Les Récits 2018/2019

le 28 Octobre 2018, Mon premier ramier à l'Arc !

C’est un week end un peu comme les autres : le Samedi chasse à l’arc avec l’ACEPAC. Ce jour-là, il n’y a pas eu de décoches mais quelques observations seulement. Dimanche, c’est plus soft puisqu'il n'y a rien de prévu à l'association, c’est chacun chez soi. Pour moi, c’est chasse sur ma commune. Après une petite grasse matinée bien méritée, je prends le fusil et pars faire un petit tour aux pigeons pour une petite heure (oui, ça m’arrive). Avant de me rendre sur le secteur que je convoite habituellement, je fais un petit détour pour vérifier s’il y a quelques vols le long cours d’eau, en dessous du bourg et de la station d’épuration. Pas besoin de descendre de la voiture, des volatiles bleus vacillent entre les arbres et se jettent à différentes reprises sur les frênes, les chênes et les peupliers. Oui, ils sont là ! et, c’est de bon augure.

Cette parcelle longiligne en bordure de cours d’eau est en prairie. Avant que l’urbanisation ne se fasse, cette surface était bien plus grande et normalement pratiquée par les chasseurs de la commune. Désormais la parcelle est isolée et trop petite ou plutôt trop proche des maisons nouvellement construites. Toujours sur le plan de chasse, elle n’est chassable qu’à l’arc pour des raisons de discrétions.

Revenons à l’organisation de cette journée, apprenant cette nouvelle de voyageurs en transit dans le quartier, je me rends dans mon secteur plein d’espoir d’en trouver. Quelques-uns passent à portée mais malheureusement sans prévenir ce qui ne me laissa aucune opportunité réelle de tir.

Après la pause du midi, je garde plein d’espoir car cette fois-ci je compte bien me rendre, en dessous du bourg, avec mon arc et quelques formes. A cette période de l’année la végétation est réduite et laisse peu de cache. En longeant le cours d’eau, quelques pigeons partent de la ripisylve au fur et à mesure de mon avancée. Je m’aperçois qu’un frêne plus étoffé de lierres en abrite davantage. Cet arbre me semble donc propice pour m’y installer, le lit de cette rivière présente justement à cet endroit une banquette, ce qui fera très bien l’affaire pour réaliser l’affût. Je me hâte à disposer les formes rapprochées mais de façon anarchique, puis me planque sur le pied de la berge repéré. Inutile de préciser que je suis intégralement camouflé, le seul bémol, les plumes de mes flouflous qui sont de couleur blanche, ce qui parait facilement.

Dès le premier quart d’heure, quelques volées me passent au-dessus. A cette vitesse de vol, impossible de faire un tir efficace. Je patiente quelques minutes de plus et soudain un battement d’ailes au-dessus de ma tête. Je cherche mais impossible de trouver la pose. 3 à 4 minutes après, alors que je regardais toujours en l’air, un nouvel arrivant se pose sur une branche bien plus évidente. L’instant est délicat, il faut être lent pour être discret mais efficace. Mon mouvement prend progressivement l’orientation et l’inclinaison, puis j’arme l’arc et verrouille ma position. Le pigeon est dans ma visée, je décoche alors. La scène est rapide et étonnante : la flèche prend la bonne direction et semble ricocher sur le dos de l’oiseau. Contre toutes attentes, ce gibier tombe comme une pierre, il git au sol à une douzaine de mètres de moi. Le moins que je puisse dire c’est que je suis bouche-bé. Je suis tellement scotché que je me demande s’il faut que je me précipite sur ma prise. Le temps de réaction est un peu long mais je finis par sortir de ma cachette et saisi rapidement le pigeon. Bah, oui, il est bel et bien mort. La blunt lui a scalpé la nuque, il est mort sur le coup. Quel joie d’avoir relevé et réussi ce défi. Quand je pense que j’avais eu le midi même mon père au téléphone qu’il avait rigolé lorsque je lui ai annoncé que j’allais aux pigeons à l’arc cet après-midi, il va être surpris et c’est une bonne revanche.

20181028 ramierguillaume 1Je retrouve la flèche assez rapidement en plein milieu de la prairie. Dans la demi-heure qui suivit, j’eu une nouvelle occasion mais cette fois-ci la fenêtre de tir était particulièrement réduite ce qui me valut un ricoché dans les branches. Une heure d’attente de plus pour enfin abandonner car les ramiers n’étaient plus présents. Merci à St Hubert de m’avoir donné cette chance, merci au sacrifice de ce Pigeon. Je vais t’honorer en te mijotant comme il se doit.

Guillaume

Un début de saison en fanfare

Un début de saison en fanfare 1ère partie.

Tout commence par l’invitation d’un ami prénommé Thomas le samedi 29 septembre, en battue mixte. Pour l’occasion, je peux y amener un autre archer, ce qui me donnera la possibilité d’être accompagné par Stéphane. Le mercredi précédent, je rejoins mon ami Thomas pour faire le point sur les possibilités et optimiser les chances pour les archers. Vu que nous chasserons dans les cultures de maïs, ce ne sera pas facile. Puis voilà le jour J. Les lignes sont faites, la tactique et les consignes sont données.

Pour aujourd’hui, c’est un peu « open bar » puisque seront proposés 2 sangliers, 1 chevreuil et les renards en prélèvement possible. Première traque : un renard se déjoue et me passe sans pouvoir le fléché. Puis tout s’accélère. Les organisateurs sont alertés par un riverain, les sangliers auraient dévasté son jardin cette nuit. Ils décident d’annuler le plan d’attaque prévu en début de matinée et refont un rond pour préparer et dispatcher les lignes de tir pour cette nouvelle traque dans un nouveau champ de maïs. Une ligne sonne la vue des sangliers en se plaçant. Stéphane et moi serons dans le passage d’enrouleur d’arrosage. La chasse est lancée et très vite les chiens donnent de la voix. Un premier animal surgit dans le passage d’enrouleur et se dirige vers moi. J’arme. Je le suis avec le pin placé, mais l’animal arrive de face et disparait dans le maïs à une dizaine de mètres de moi. Quasiment aussitôt un autre animal traverse le passage d’enrouleur, trop éloigné pour espérer une bonne flèche. Quelques instants, plus tard les chiens mènent la voie sur un sanglier et se dirigent vers moi. À peine le temps de comprendre que l’animal est déjà là, il m’esquive in extremis dans le dernier rang de maïs qui nous sépare. Ouf ! Il file dans ce même rang et se montre enfin à cinq mètres  traversant le passage d’enrouleur en marchant. Cela me laisse le temps d’armer mon arc et de lâcher la flèche avant qu’il ne disparaisse dans le maïs. Je sais que je traverse l’animal mais je vais voir les indices à l’anschluss qui confortera mon idée de l’avoir probablement touché mortellement. Je sonne donc animal blessé mais je ne peux arrêter les chiens qui sont à sa poursuite. Par la suite l’animal sera rattrapé par les chiens. Ils le mettent au ferme et le piqueux achèvera les souffrances de l’animal. En fin de chasse, un autre sanglier sera prélevé par une carabine et je pars donc aux nouvelles de Stéphane. Il aura vu quelques sangliers, mais pas de tentative de flèche possible. Tout le monde me félicite et me pose beaucoup de questions au sujet de la chasse à l’arc.

181015 nicoche

Merci à tous ceux qui savent.

Nicoche la décoche !

 

Un début de saison en fanfare 2ème  partie

Dimanche 21 octobre, je viens participer à une chasse sur Trizay et Brédurière organisée par l’ACEPAC85. Pour l’occasion, un équipage vient nous prêter main forte pour chasser sur Trizay. A mon arrivée,  stupeur, désolation et honte vis-à-vis de l’équipage qui s’est déplacé car nous sommes seulement 5 archers. Tant pis. Maintenant que tout le monde est là, on fera avec. La tactique et les consignes sont données : 1 sanglier, 1 chevreuil et le renard seront possibles à flécher. Je pars donc me placer et le début de chasse est lancé. Les chiens donnent un peu de voix, quand soudain du bruit caractérisant un chevreuil en déplacement attire mon regard. Malheureusement, plusieurs branches de houx me masquent la vue et seuls les bruits me permettent de connaitre la direction que le chevreuil va prendre. C’est alors qu’à moins de 5 mètres sur ma gauche, apparait une chevrette parmi les houx. Là comme si j’étais un fantôme et spectateur de cette scène, l’animal me passe devant à 1 mètre alors que je suis de face. Il se dirige  tout doucement sur ma droite pour s’arrêter à 3 mètres de moi. Pendant ce temps (interminable) je suis comme saisi par le spectacle et ne bouge pas d’un poil. Je me ressaisis mais réalise que des perches de châtaigniers me bloquent la possibilité d’un armement à ma droite. Je décide donc un truc improbable : tourner à gauche d’un trois quart de tour tout en armant mon arc pour finir le pin sur l’animal. La chevrette n’a toujours pas bougées mais pas de tir possible pour le moment car l’animal me tourne le dos et me regarde par-dessus lui. Au même moment, je sens comme une présence derrière moi. Je regarde discrètement du coin de l’œil par-dessus mon épaule et vois 2 chevrillards stoppés à 1 mètre de moi me regardant. Que faire ? C’est alors à ce moment précis que la chevrette se tourne vers les 2 chevriards en tapant du pied, m’offrant ainsi une fenêtre de tir royale : 3 mètres de profil. Je saisis ma chance. Elle sursaute, pousse un cri et s’enfuit. Pendant la décoche les chevrillards font demi-tour et disparaissent dans le bois. Je suis sûr du résultat mais je sonne l’animal blessé (par simple précaution). J’appelle Jacques pour le bracelet et attend 30 minutes avant de faire une recherche, qui fut simple compte tenu de la piste de sang courte de 30 mètres environ. Le retour se fera autour d’un petit verre, d’un repas et se finira par un cours particulier sur le dépeçage. (Désolé mais il n’y a pas de photo).

Plusieurs questions me viendront à l’esprit. Comment un animal sauvage  peut-il passer et même s’arrêter aussi proche ? Comment se fait-il qu’il ne m’ait pas vu  et/ou senti dans son milieu naturel qu’il connaissait par cœur ? Toujours plus proche, mais y a-t-il une limite ? Pourtant j’ai vécu un moment totalement improbable. Merci dame nature.  Autant de questions sans réponse, mais avec que des suppositions. La nature n’est pas une science exacte et c’est pour ça que je chasse à l’arc.

Merci à tous ceux qui savent.

Nicoche la décoche    

Mon séjour au Caroux

L’expédition commence à être bien rodée pour ce séjour dans le Caroux toujours invité par nos amis communs Yvan et Laéti.

Vin’c lui est prêt depuis plusieurs jours alors que j’ai dû m’organiser rapidement, juste rentré d’un autre long séjour mais lui, professionnel.

Nous nous retrouvons à la croisée des autoroutes pour faire du covoiturage avec cette fois un GPS qui nous indiquera le bon itinéraire et un autre équipage deux-sévrien partant pour un territoire voisin nous rejoindra pour faire une partie du trajet. 

Les retrouvailles sont toujours aussi chaleureuses et cette première soirée est consacrée aux récits des animaux déjà prélevés et des stratégies à venir.

Les premières sorties ne me donneront pas d’opportunité de tir, une chevrette se dérobant à 13 mètres n’appellera pas la flèches et un petit MOM furtivement aperçu à 39 mètres entre deux arbres se sustentant de quelques feuilles de châtaignier tombées par les intempéries récentes.

Mathieu tirera un agneau le dimanche.

Mardi matin un appel téléphonique de la seconde team nous informe qu’un cerf a été fléché et qu’une recherche est programmé dans l’après-midi nous permettant de ce fait, de nous diriger sur leur spot pour se joindre à eux. Nous écouterons attentivement l’action de chasse devant un petit repas improvisé en attendant le conducteur de chien de rouge.

La recherche quant à elle ne durera que quelques minutes puisque ce magnifique cerf élaphe sera retrouvé facilement par le chien à 54 mètres de l’anschuss la lame ayant atteint les deux poumons. Un petit coup de main pour débarder l’animal qui n’est pas un chevreuil et nous voilà reparti pour retrouver d’autres archers pour le diner. Malheureusement un petit contre temps nous privera de cette rencontre avec nos voisins Belges.

Tout s’est joué le mercredi, dernière journée de chasse. Arrivé sur un poste à la nuit en fond de talweg près d’un ruisseau, j’attends les premières lueurs du jour poindre afin de définir avec précision l’emplacement idéal pour surprendre l’animal convoité. La zone est passante puisqu’un petit troupeau a échappé à la ligne le week-end précédent.

La pente abrupte nécessite quelques aménagements, et assis devant une cépée face à l’autre versant je n’ai plus qu’à espérer.

Mathieu qui lui progresse discrètement dans cette combe, ne prendra pas le tir sur ce joli mouflon le laissant ainsi poursuivre sa marche vers sa destinée. 

Il est 09H00 lorsque des ombres se meuvent sur le ciel bleu 100 mètres au-dessus, c’est sur ce sont des Ovis musimons qui se défilent sur la ligne de crête. Mon regard les cherche sur la gauche mais ils sont descendus et ce sont 7 animaux qui se rapprochent dans la pente mais cette fois sur la droite sur une coulée qui passe devant Vincent. Un masque de l’autre côté du ruisseau m’empêche de les voir correctement mais je sais déjà qu’il y a un bel animal. Plusieurs minutes s’écoulent avant que la femelle meneuse reprenne sa descente et bifurque pour suivre la draille qui traverse ma fenêtre d’observation.

Le vent est tourbillonnant et la moindre erreur risque de gâcher cette occasion. Toujours assis devant les repousses de châtaignier avec ma tenue Furtiv, je suis invisible et je profite du mouvement de la mouflonne pour ouvrir le Halon. Elle s’immobilise de nouveau avec le MOM en seconde position mais légèrement en ¾ avant et dans une fenêtre rendue étroite par des branches en travers. 19 mètres nous séparent, le pin’s est sur son thorax depuis 3 secondes mais j’hésite……..Le triangle de l’omoplate et l’humérus n’est pas très grand, mais le risque qu’ils avancent encore et prennent le vent ou que tous ces yeux se retrouvent dans le clair pourrait ruiner la fin de cette belle action.

Il n’a pas bougé et le décocheur a lâché le D-loop laissant voler le tube vers son objectif.

L’encoche lumineuse m’indique que la pénétration n’est pas complète et à l’impact l’animal fait demi-tour mais l’Exodus a fait son travail en sectionnant le cœur et ses vaisseaux s’arrêtant dans l’humérus opposé. Il vacille déjà et s’effondre dans la pente n’ayant parcourue que 6 mètres. Sans attendre je me dirige vers ce magnifique animal pour réaliser maintenant que j’ai prélevé un beau mouflon et il me faudra encore plusieurs minutes avant de me déplacer vers Vincent pour lui annoncer mon tir.

Mathieu et Yvan nous rejoindrons pour apposer la bague et faire une séance souvenir avant de transporter ce beau et lourd male au véhicule.

La sortie du soir ne donnera rien mais saint Hubert récompensera Vin’c en lui permettant de décocher une femelle cornue.

Merci encore à Yvan et Laétitia de nous permettre de profiter de ce magnifique biotope et de surtout de passer d’excellent moment ensemble.

Pour ceux qui savent.

Franck.

Caroux 2018 (1)Caroux 2018

 

 

 

Un début de saison 2018/2019 qui démarre bien

Après une saison estivale d’approche plutôt frustrante, il est temps pour moi d’aller passer une première journée de battue. 

Nous voila au petit matin du samedi 6 octobre à la cabane de chasse. C’est Nico qui est responsable de battue pour la matinée. La battue se déroulera le matin à la Bréduriere. La matinée est plutôt très calme, un seul animal est aperçu par Jacques. Nous ne trainons pas à retourner à la cabane pour manger car nous sommes attendu à 14h pour une seconde battue (mixte) à la Couture.

14h : nous sommes accueillis  par Fabien Murail viticulteur à la Couture et responsable de la battue. Il nous explique le déroulement (6 tireurs au fusil et 7 archers). Les animaux prélevé pourront êtres : chevreuil, sanglier et renard, il nous place et nous donne les consignes. Deux battues auront lieu dans des champs de maïs. 3 lignes de tir sont postées, deux lignes d’archers sont placées l’une à l’opposé de l’autre et la troisième de fusils fait le lien entre les deux.

La battue commence, le temps est très mauvais, dans mon dos le premier tireur de la ligne de fusil, face à moi, à environ une cinquantaine de mètres, Patrick : un archer. Le vent et la pluie ne nous permettent pas de pouvoir entendre les animaux sortir. Je me fais surprendre par un renard qui se stop à deux mètres de moi, j’arme, je vise mais malheureusement l’animal prend la direction des fusils. 

Nous sommes sur la fin de battue, des trombes d’eau nous tombent dessus, j' attends que la fin de battue sois sonné. Je jette un oeil vers Patrick et au même moment un jeune chevreuil sort du maïs à environ une trentaine de mètre. J’arme en espérant que le brocard descende vers moi : ce qu’il fait. Le pins dans la visette posé sur l’animal, je n’ai plus qu’à espérer qu’il s’arrête, chose faite. Il est à 15 mètres, une pression sur la détente du décocheur et voilà ma flèche partie sur le chevreuil, il accuse la flèche qui lui pénètre en plein poitrail (je sais que ce type d'angle de fléchage ne fait pas parti de notre éthique mais toute les conditions sont bonnes pour le tir) le brocard accuse le coup, tombe dans le maïs puis disparait.

Refroidi par la pluie mais réchauffé par l’adrénaline, je tente de prévenir à Nath. Finalement, je me fais aider par mon voisin de tir fusil qui pense que je viens de répéter l’ordre de fin de battue (il y a beaucoup de vent). Nath arrive, la recherche est très rapide puisque nous retrouvons le chevreuil à une cinquantaine de mètre de l’anchuss sans trop de difficulté malgré la pluie qui lessive les indices sur le maïs.

20181006 broc simon

La seconde battue se déroule très rapidement (environ 20minutes). Jacques flèche un renard.

De retour  chez Fabien, nous le pesons (23kg). Un cour de dépeçage m’est dispensé par Nathael.

Simon

 

"Mon" brocard du Lot et Garonne 20/08/18

Déjà trois ans que je fais la route pour rejoindre un petit village dans ce département, mais cette saison ce sera seul, obligation oblige pour mon « binôme ». Sur place, c’est toujours l’occasion de revoir ou de rencontrer de nouveaux passionnés. 

Les récits des chasseurs profitants également de cette opportunité et les consignes de tir pour le lendemain ponctuent la soirée. 

Ma première sortie sera à l’approche pour reprendre contact avec ce petit bois que je commence à connaitre et repérer ce qui s’y promène. Une belle chevrette suitée de deux chevriards et surtout un brocard et sa chevrette son déjà dans le près. Pas forcément un record ce brocard mais il ferait largement mon bonheur. Souvent de sortie dans un petit vergé de prune il me fera déplacer plusieurs fois mon TS pour essayer d’être au bon endroit au bon moment. Il se jouera de mes stratégies et me contenterai donc de l’observer.

J’aurai bien une petite occasion à l’approche le long du bois ou il arrive en pleine course poursuivant sa belle, mais mon stationnement à découvert ne le surprendra pas et me fera donc détecter.

J’irai faire un couple d’affût sur un autre spot avec l’espoir d’y avoir un peu plus de réussite mais rien ne se produira.

C’est déjà dimanche et ça sent la fin, mais il n’y a pas d’objection à ne partir que le lundi, ce qui me donnera une sortie supplémentaire, l’occasion de me faire un peu chambré au diner sur mon manque de réussite. Rassurez-vous cette situation ne m’empêche pas de dormir et tout vient à point à qui sait attendre.

Pour cette dernière je retournerai au bois, en reprenant le même itinéraire que le premier jour.

En lisière militaire pour ne pas me faire localiser par la chevrette suitée qui est dans le près, j’observe la prairie et ce fameux verger. Comme il y a quelques jours la chevrette regarde dans ma direction mais cette fois ci, ce n’est pas pour moi mais le brocard qui sort du bois à ma droite à une soixantaine de mètres et qui avance à sa rencontre. Peu intéressé par ses avances elle quittera la zone sans attendre en le laissant seul rentrer sous les pruniers.

La configuration du terrain et les habitudes du petit prince ne me laisse pas beaucoup de possibilité.

Je longe la lisière à couvert et contourne la langue de bois qui descend vers le verger avant de m’y engouffrer, essayant de limiter le bruit malgré une végétation serrée.

Arrivé à trois mètres de l’entrée de la coulée, je constate que je n’aurai aucune possibilité de tir sans que le capréolus ne me détecte, alors je rebrousse chemin le plus discrètement possible. Déjà une vingtaine de minutes que je progresse sans avoir visuel sur l’animal

et en sortant du bois je vois un brocard à 60 mètres derrière le barbelé mais après un jumelage il s’avère que ce n’est pas mon brocard, alors même si l’approche de celui-ci aurait été « facile » je reste sur mon idée première. 

Le bois en main courante à droite, je descends vers les pruniers jusqu’à son angle qui malheureusement est séparé du verger par un près d’une soixantaine de mètres de large.

Pourtant il est là au premier rang la tête derrière un tronc beaucoup trop fin pour essayer de faire une approche dans ce découvert donc je reste à l’observer et le vois regarder dans ma direction. 

Ce n’est pas possible, comment est-ce possible je suis debout derrière des herbes hautes et des branches feuillus qui retombent devant moi ??

N’ayant pourtant pas fait appel à lui, St Hubert souffle à l’oreille du petit cervidé de remonter la colline. A peine le temps de télémétrer quelques points caractéristiques qu’il est déjà là. Masqué par le feuillage j’arme le Halon alors qu’il entre dans la fenêtre de tir mais bizarrement alors que la flèche serait normalement déjà partie, je le suis doucement, le pin’s sur le cœur en attendant certainement qu’il appelle la décoche et c’est chose faite au ¾ de la fenêtre. Il est à 17 mètres quand le tube le traverse et qu’il fait demi-tour pour s’écrouler finalement à 57 mètres sous les pruniers qui l’ont si souvent vu roder.

Il est environ 7H00 quand j’appelle le chambreur de la veuille pour lui annoncer le prélèvement de ce beau brocard et malgré un réveil en sursaut sera dans l’obligation de me féliciter. Récupération de la voiture est de la bague, quelques photos de ce capréolus qui m’aura fait courir avant de retrouver le « dit » gars.

Je remercie chaleureusement Vincent et toute son équipe ainsi que Mathieu pour les invitations sur leur magnifique territoire.

Pour ceux qui savent... Franck.

Duras 20/08/18

Le prince du "Palais" 11/08/18

C’est l’été est pour moi, le calendrier est assez chargé mais il m’est impossible de faire l’impasse sur un séjour au « Palais » pour recharger un peu les batteries.

J’essaie de choisir des dates pour pouvoir partager ce moment et c’est Vincent qui m’accompagnera pour ces quelques jours, mais avant je passerais dans les Deux-Sèvres pour faire deux petites sorties sur son territoire.

Arrivée dans la fraicheur agréable pour une fois de la bâtisse, nous rangerons tout le matos et élaborerons la stratégie du séjour.

La sortie du soir ne donnera rien mais Vincent flèchera un sanglier au petit matin qui nécessitera le travail des deux chiens de Dominique. Quant à moi pour ce second soir, je décide de m’installer dans le bas du pré vert qui attire souvent un couple de capréolus, ou trône en roi deux énormes chênes d’un diamètre tel, que je dois faire une installation peu habituelle. Le passage sous le barbelé est à bonne distance et je devrais lâcher ma flèche avant que le brocard ne s’éloigne dans le champ. 

Juste installé, un husky vient fouler l’herbe grasse et ce sera le tour d’un chat quelques minutes plus tard. Est-ce de bon augure ????

Le calme enfin revenu, je me déhanche pour contourner ce tronc monumental et contrôler derrière moi le champ entre les deux bosquets. Au fond un brocard viande en lisière mettant à mal la mise au point de l’objectif du caméscope.

Trois appels au Butollo attire son attention mais sa réaction n’est pas celle attendu car après avoir essayé de localiser la provenance il se couche sur place.

Toujours insensible à la poire il finit tout de même part se lever et rentrer au bois derrière une chevrette bien réelle. Il en ressortira une quinzaine de minutes plus tard et cette fois se dirigera rapidement dans ma direction faisant une escale culinaire dans un petit roncier avant de passer sous le barbelé qui nous sépare sans esquisser le moindre arrêt.

Impossible de le cadrer correctement dans ces conditions et lorsqu’enfin il stoppera à 16 mètres c’est Le Halon qui entre en mouvement. L’armement est discret, le pin’s est sur la zone vitale, trop tard le tube l’a déjà traversé quand il entame une course folle d’une centaine de mètres avant d’entrer dans la haie.

Je désescalade le vieux chêne et récupère la flèche dans l’herbe haute pour lire ses informations qui me confirme sa bonne trajectoire.

Assez serein sur la suite de cette action de chasse, je fais tout de même appel à un ami, qui dans le même temps m’annonce qu’il a fléché un goupil.

En l’attendant, je fais les premiers mètres à la recherche d’indices sur la voie. 

Une petite photo de son joli prélèvement avant qu’il ne fasse trop sombre et nous poursuivons la recherche, qui à la sortie de la haie nous fera hésiter quelques minutes mais une vache curieuse nous indiquera la chute du capréolus.

Malgré une atteinte aux deux poumons il aura parcouru 178 mètres, les cents premiers ayant été franchi en 3 secondes maximum.

Fin de la séance photo avec les deux animaux avant de s’occuper de la venaison à la lumière du vhl pour enfin finir la soirée avec UNE bonne bière bien méritée.

Avec le prélèvement du sus-crofa la veuille on peut dire que ce fût un excellent séjour.

 

Pour ceux qui savent..... Franck.

Palais 05/08/18

 

 

 

Brocard d'été à St Gemme

Juste arrivé la veille de l’autre continent et impatient de retourner dans les marais, je décide ce jeudi 2 Aout au soir de faire une prospection dans la petite partie du territoire de St Gemme.

Après le devoir d’informer le responsable de la chasse et le matériel embarqué, je me retrouve sur le parking. 

C’est une nouvelle saison et les habitudes des animaux laissés tranquille depuis la fermeture ont peut-être changées. Je me contenterais de réapprendre le territoire. Le vent ne m’est pas favorable et pour cette raison je partirais sur la droite pour commencer mon approche du fond du terrain à revenir au vhl. Il fait encore chaud et les premiers hectomètres ne m’apprendront rien de plus. 

Arrivé à la friche, je fais un appel et vois sortir à 5 mètres une petite chevrette que je laisserais chercher la provenance de ces piaulements.

Je reprends ma progression sur le chemin et traverse la pointe de bois pour enfin accéder aux prairies et cultures qui me paraissent plus intéressantes à prospecter. 

Le franchissement du barbelé manque un peu de discrétion et à genoux de l’autre côté, je m’aperçois qu’un animal a entendu ce bruit métallique sans pour autant avoir la possibilité de connaitre l’origine car des herbes hautes me masque de sa vue perçante.

Afin de le calmer un peu je fais deux ou trois appels au Butollo, mais cette initiative a pour conséquence de le faire venir au grand galop. Pas tout à fait prêt, je me tasse et encoche une flèche. Il est là à une vingtaine de mètres, à observer dans ma direction. Il prend sur ma gauche pour rentrer dans la pointe de bois, ce qui va le faire passer dans le vent et surtout le rendre intirable de par la végétation, mais il se ravise et revient plein champ de profil à 18 mètres.

Je suis armé et le petit point vert est sur son thorax quand l’index d’éclanche la foudre.

Et là, STUPEUR.......la quasi-totalité de la flèche est à l’extérieur.

C’est la première fois qu’une flèche ne traverse pas intégralement un capréolus.

Le brocard prend la fuite en traversant le près pour rentrer dans le maïs avec la led qui fouette l’air comme dans un combat de la force obscure. Après quelques minutes d’attente je passe à l’anschuss et me dirige directement au point d’entrée du maïs.

Je suis la voie du sang mais il n’est pas abondant. Je retrouverai l’encoche lumineuse après 60 mètres et poursuivrai la recherche encore 200 mètres avant de me rendre à l’évidence que ce ne sera pas pour ce soir. A la sortie du maïs j’appose un marquage et fais appel au conducteur de chien de rouge, mais l’heure tardive me permettra seulement d’expliquer la situation au répondeur.

La nuit sera courte et mouvementée avec un réveil aux aurores pour reprendre cette recherche, mais arrivé à l’anschuss je reçois des msgs de la veuille m’indiquant l’appel de Vincent et de Pierre (Bé oui, j’ai un réseau de M...e à la maison). Prise de contact avec Pierre qui n’aura pas hésité une seconde pour faire se long trajet afin d‘effectuer cette recherche. Retour à la maison pour attendre son arrivée et le diriger sur le spot.

Nous suivrons la voie dans le labyrinthe de tige et retrouverons la flèche après 400 mètres dans un roncier à la sortie du maïs, avant de traverser un petit fossé et de perdre cette voie dans les prairies voisines. Nous ferons les bordures et rentrerons dans le bois ou les chiens mèneront un animal qui ne sera pas identifié.

Ce sera donc un échec et une grosse interrogation laissée sans réponse.

L’hypodermique était bien ouverte et une lame drôlement tordue mais elle aurait dût quand même poursuivre son chemin.

 

Merci à Pierre et ses deux compagnons pour le travail effectué.

A ceux qui savent..

Cordialement Franck.

Impact 04/08/18

"LE" brocard de St Gemme (suite)

Nous sommes samedi et j’ai toujours dans la tête l’image gravée de cette flèche battant l’air accroché à mon capréolus.

Ne pouvant me faire à l’idée de laisser cet animal peut-être souffrant dans la nature je prépare le matériel et pars sur le terrain avec l’espoir de le revoir.

Le vent et toujours orienté au Nord mais j’en ferais fi et me dirigerai directement sur la zone concernée. Les jumelles rivées sur le nez, une forme m’interpelle derrière une haie a une bonne centaine de mètre. Un brocard trop statique avec le coup allongé me fait immédiatement penser à mon animal, même si le rut est en plein, cette attitude n’est pas normale. Je progresse rapidement et observe régulièrement cette forme. A quarante mètres je le vois beaucoup mieux et peux distinguer un impact sur son flanc droit, me permettant ainsi de poursuivre l’approche en conservant à l’esprit que c’est bien l’animal de chasse. Avec une discrétion toute relative, je me glisse derrière un tronc de peuplier, dernier point possible pour me dissimuler ou le télémètre m’indique la distance qui nous sépare.

2O mètres, j’arme le Halon et me décale sur la droite en plaçant le pin’s sur le cœur. Cette fois ci, le tube le traverse de part en part, provoque un sursaut du brocard qui fait 5 mètres et se couche à bout de force gardant la tête haute encore quelques secondes.

Ces poumons se vident et il s’endort pour la dernière fois dans ce près.

Je franchi le fossé asséché et le vois là dans l’herbe.

Je le retourne délicatement pour vérifier ce qui me hante depuis deux jours. L’impact est exactement à l’endroit de mon premier tir au niveau de la zone vitale mais sur l’humérus.

L’impact est déjà sec et légèrement infecté en sous cutané. 

L’Hypodermique n’a pas traversée l’os et une des deux lames a souffert de cet arrêt brutal.

Je suis partagé par deux sentiments ambivalents qui sont, le soulagement d’avoir mis fin aux souffrances de ce beau brocard et la colère de l’avoir fait souffrir.

Je resterai à le regarder encore de longues minutes après lui avoir apposé la bague et sa dernière bouchée.

La soirée est bien avancée et il est temps de rentrer.

Pour ceux qui savent... Franck.

St Gemme 04/08/18