Le brocard d’été de SGLP 04/09/25.
De retour d’un séjour au Palais ou le seul prélèvement fût un ragondin, je décide de faire une sortie sur St Gemme.
Les mois défilent et je n’y ai que trop peu été. Le vent souffle assez fort et mon idée première qui est de me percher là où j’avais fait une belle rencontre à 4 mètres semble compromise. De plus le seul arbre susceptible de m’accueillir est à mauvais vent.
Ce sera donc de la billebaude. Les cultures ont évolué avec des maïs passés en labour ce qui évidemment modifie le comportement des capréolus.
Je me gare sur le parking ou la haie et le fossé ont disparue, avalés par un engin agricole.
Équipé léger, je me dirige vers la départementale pour reprendre en enfilade et à bon vent le territoire. Je traverse le triangle de bois ou je voulais me poster, traverse un fossé asséché ainsi qu’un champ de tournesol pour me retrouver sur la piste blanche.
Au fond, la grosse marre aux rags est également dépourvue d’eau. Pas de myocastor non plus.
Je poursuis entre une haie et les cultures pour faire quasiment tout le territoire sans rien voir. Afin d’aborder la friche du bon côté, je fais un détour pour revenir sur le chemin blanc. Avant d’arriver à la barrière je verrais enfin, mais furtivement une chevrette suitée franchir un pas de champs et disparaitre dans une haie.
Passer le virage, je ralenti pour jumeler le champ qui se trouve sur ma droite vers le triangle de bois. Rien, je fais quelques pas et, sorti du passage de champ devant moi, un gros rag se déambule sur la piste venant à ma rencontre. Quinze mètres puis dix, j’encoche le tube spécial rag, car oui j’en ai un dans le carquois, on ne sait jamais. Il continue sa marche et se trouve maintenant à deux mètres. Pourtant en plein milieu du chemin, il ne prête aucune attention à moi, ce qui sera une grave erreur. Presque trop prêt, je décoche et vois le pépère partir avec mon tube. Immédiatement la judo et sur le repose flèche et double l’animal qui essayait de franchir le fossé sec lui aussi malheureusement. Après une petite galère pour le sortir et le laisser à l’abris en vue de le récupérer plus tard, je me dirige enfin vers la friche.
Je la longe en la laissant sur ma droite. Je progresse doucement dans les hautes herbes en regardant les champs sur ma gauche et les rangs de frênes sur ma droite.
A découvert un brocard avec des petits bois fait des cabrioles. Le fossé est trop sale pour que je ne puisse m’y dissimuler discrètement alors je continu seulement masqué par la haie. Je le vois se coucher à une quarantaine de mètres du point ou je serais le plus proche de lui. Je décide de poursuivre tout en regardant sur ma droite. Deux rangées plus loin, une masse rousse sort de la ligne. Un genou à terre, coup de jumelle et bingo, c’est un autre brocard qui s’alimente des jeunes pousses de ronciers. Je suis figé à attendre de savoir ce qu’il va faire. Il se déplace en contre m’obligeant à revenir sur mes pas pour rester à bon vent. Il franchi deux rangs de futaies. Je fais de-même. Il continue sa prospection en s’éloignant. Je vais devoir pour le suivre rentrer dans la friche avec une végétation peu propice à la discrétion. J’arrive tout de même à le suivre mais sans pour autant diminuer les trente mètres qui nous sépare. Une fois à gauche, une fois à droite, il ne sait pas trop ce qu’il veut et pour finir il revient sur ces pas. Je franchi une rangée et reste caché derrière un roncier plus serré. C’est un jeu de cache-cache.
A pas de loup, et avec un silence surprenant je parviens à avancer. Au détour du roncier, le fantôme a disparu. Pas possible, je l’aurais entendu aboyer s’il se doutait de quelques choses ou tout au moins bondir. Non, il est là couché dans l’herbe, seule la tête dépassant des herbes jaunies.
Posté à genoux, une longue attente débute. Une bonne vingtaine pour être plus précis. Les genoux plantés au sol commencent à être douloureux et surtout la clarté s’estompe.
Le pin’s ne va pas tarder à disparaitre dans le housing.
Lui, toujours paisible, seulement préoccupé à chasser les moustiques en remuant les oreilles alors que moi je suis dans l’obligation de les supporter.
Enfin un peu d’affolement. Ayant eu le temp de me faire quelques scénarios et télémétrer la zone, je suis prêt.
Il se lève, s’ébroue et s’oriente pour s’éloigner. Il est de 3/4 arrière bien prononcé ce qui me permet d’armer sans attirer l’attention. Il se décale pour m’ouvrir un peu l’angle passe derrière deux petits troncs et s’immobilise. Le tube a déjà quitté le RF, l’encoche lumineuse disparue un instant sur le point visé et j’entends un ploock plutôt sourd. Sans un bruit le brocard quitte la zone en courant. Assez serein sur la suite des évènements, je me dirige à l’anschuss puis sur ma flèche.
Les empennages ont bien changé de couleurs et surtout, pas d’odeur de panse. En revanche aucune trace du méfait sur le point du tir.
Je pose le VXR et retourne au Van récupérer mon sac, la lampe et la bague.
De nouveau sur zone, je commence les recherches et là, grand moment de solitude. Les indices sont excessivement rares. Les yeux rivés sur la végétation à chercher la moindre petite éclaboussure. Je commence à déchanter et repense au récit qu’Olivier nous a narrer.
Quelques gouttes sont visibles, mais de façon sporadique, puis un peu plus et maintenant plus rien.
Je passerais plus d’une heure pour ne faire qu’une petite centaine de mètre.
J’effectue une recherche escargot et dans le faisceau lumineux, deux yeux. J’essais de vérifier avec les jumelles s’il s’agit du même animal mais en vain. L’animal se dérobe sans aboyer, me laissant supposer qu’il s’agit d’un animal blessé.
Je retourne à l’anschuss récupère mes affaires, et rentrer. Je téléphone au président pour l’informer de la situation puis compose trois numéros pour contacter un conducteur de chien de rouge. Je resterais sans réponse.
La nuit fût assez courte………
Réveil sept heure, je me prépare. Dehors une petite bruine, ce qui ne va pas m’aider pour la recherche.
Je décide de reprendre la partie de friche plus sale ou l’animal vu la veille s’est éclipsé. Progressant lentement, je lève un chevreuil à une dizaine de mètres mais sans pouvoir l’identifier. J’espère que ce n’est pas mon broc.
Rien d’autre, je reprends la piste au sang de l’anschuss en suivant les bandelettes fluos et confirmant avec les gouttes de sangs toujours visible. J’arrive au même point.
Je traque les indices en élargissant les cercles. Prends la rangée en enfilade.
Là, il est là dans une bande de repousse. Je m’approche doucement et regarde sa cage thoracique qui reste inexorablement immobile.
Un cri de joie et de soulagement résonne dans la parcelle. Il est là depuis hier soir c’est sûr, et l’animal non identifié la veille m’a induit dans un mauvais raisonnement. J’aurai dû le trouver. Je suis certainement passé tout proche.
Finalement, il n’aura parcouru que 91 mètres.
Quelques photos et direction la cabane de chasse pour m’occuper de lui.
Poids 25 kilos (environ)
Atteinte pointe du foie et un poumon. L’entrée et devant l’avant dernière côte flanc gauche et ressort plus devant flanc droit mais plus haute. Presque sous colonne.
Pour ceux qui savent….
Venaison en cours de traitement ;)
