Tout d’abord, je remercie Franck de nous faire ces comptes-rendus de chasse et je me permets de développer (vu que j’y ai participé) en vous faisant le récit de ce que j’ai vécu :
Comme je l’ai dit à Kévin qui nous invitait à chasser le chevreuil en battue mixte sur sa société de chasse communale, parmi les différentes sorties proposées à l’ACEPAC, il y en avait une que je ne voulais pas louper, celle des Magnils-Reigners. En effet, de la sortie de l’année dernière, j’ai gardé un souvenir d’un territoire diversifié, d’une action de chasse captivante et, pour une autre moitié, un accueil très amical. Le moins que je puisse dire, c’est que ce samedi est resté fidèle à cette image.
Nous chassions côté marais, dans des fourrées marécageux, mélange de plantations de saules, de peupliers, de frênes alignées sur des fossés et noyées par une végétation épaisse d’épine, de cornouiller, de roncier et de divers rejets. Ce milieu s’apparente donc à un mikado de végétation, à l’interface de la plaine et du marais.
A l’issue des consignes de Kévin, Franck à placé 5 d’entre nous d’un bout et, Kévin et moi de l’autre bout. Kévin m’explique la position à prendre. Je prends alors place dans ce couvert arboré et arbustif dans lequel j’identifie des espaces resserrés de rejets et de ronces et d’autres plus ouverts. Cela me laisse entrevoir une suite stratégique qui se définit comme une embuscade.
Je trouve tout d’abord l’emplacement sur lequel je vais pouvoir m’installer : la pointe d’un massif de roncier. Cette position me permet d’avoir un point de vue sur 3 hypothétiques couloirs de fuite. J’ai dans un premier temps découpé au sécateur ma silhouette dans ce roncier en prenant soin de laisser quelques rejets. Ensuite, j’ai ouvert les fenêtres de fléchage sur les 3 axes à contrôler. Kévin est venu vérifier si l’endroit me convenait. Mon schéma étant établi, je lui répondis que ça me semblait parfait.
La chasse fut aussitôt lancée. Tout de suite, j’ai alors eu le plaisir d’entendre de grandes voies animées l’enceinte de verdure. Compte tenue du mouvement de ces voies et de la rapidité à laquelle elles étaient apparues, je compris que les chevreuils étaient bien là et que ça devait tourner au cache-cache.
Quelques minutes plus tard, j’entends les chiens se rapprocher. Mon attention est alors au maximum. J’essaye de deviner des formes dans cette épaisse végétation lorsque je vis sur ma droite, à près de 20 m, un chevreuil de petite taille remonter accroupi sur les chiens qui se rapprochaient, puis se blottir dans un fourrés. Le comportement de ce t animal me faisait douter : s’agissait-il de l’animal de chasse ou d’un invité surprise ? Le resserrement de ces épines rendait de toute façon impossible les opportunités de fléchage.
Les chiens tournant devant moi à une soixantaine de mètres, une chevrette descendit rapidement sur ma gauche à près de 13 m. J’ai eu alors l’occasion d’armer l’arc mais la vitesse excessive rendait impossible le fléchage. Je m’aperçois alors que bander l’arc à froid était douloureux pour une épaule, ce qui n ‘est pas habituel, mais qu’importe…
Les chiens ne suivant pas la voie de cette chevrette qui devait être chassée, je compris qu’elle les avait mis en défauts. Les chiens se dispersent et baissent d’un ton en cherchant la voie. Certains chiens se rapprochent alors et tombent sur le jeune chevreuil à ma droite. L’animal est lancé et les chiens suivent cette nouvelle voie. J’apprends par la suite que ce jeune brocard manque de renverser Kévin qui n’a pas eu le choix que de le laisser passer. Cet animal sort de l’enceinte, le rendant atteignable par les chasseurs aux fusils. Après plusieurs tirs, l’animal chute.
Les chiens sont relancés. Après plusieurs voies manquées et retrouvées, une chasse se rapproche dans mon dos, j’entends Kévin s’installer à ma droite à 40 m.
Quelques minutes plus tard, une chevrette surgit pour passer au pas à ma gauche à 13 m. Je la mis aussitôt en joue, visant cœur-poumon. Je lâche la flèche en appuyant sur mon décocheur lorsque ma main d’arc se mit à pivoter. La flèche atteint l’aine et ressort par le fessier en partant à l’équerre. Mince, mauvaise flèche ! J’ai du me crisper. Heureusement au départ de l’animal, je vis des jets de sang arroser la végétation. Je compris alors que j’avais touché une artère ce qui me laissait espérer une fin proche. Je sonnai rapidement le chevreuil blessé. Kévin arrive très rapidement, je lui explique aussitôt et me demande de ramasser ma flèche ce que je fis. Je m’aperçois que ma flèche était pleine de sang lorsque les chiens arrivent à ma hauteur. Les chiens n’ont même pas pris le temps de s’arrêter, ils poursuivent la voie de l’animal blessé, accompagnés des piqueux qui pressaient le pas compte tenue des circonstances.
Les chiens ont rapidement coiffés cette chevrette qui s’était remisée dans un fourré à près de 50 m. Les piqueux ont alors achevé l’animal.
Dans la minute qui suivit, je suis venu à leurs rencontres avec le président de la société qui nous avait rejoint. Je vis alors une chevrette au sol entourée des chiens et protégée par le maître d’équipage.
Ouf ! soulagé, Merci les chiens !
Les chiens se sont remis en chasse menés par les piqueux. Kévin et moi avons sorti l’animal de ces fourrés et Kévin a pu reprendre la chasse.
Nicolas est venu à ma rencontre pour me félicité ce qui fut l’occasion de faire un peu plus connaissance lorsque nous entendîmes la mort d’un autre chevreuil sans pour autant entendre de nouveaux coups de feu. Il s’agit donc d’un autre archer ? ! Quelle surprise ! Un deuxième prélèvement par les archers, c’est la première fois dans une battue mixte.

Le fin de battue fut alors sonnée et nous nous rejoignîmes à la cabane de chasse pour partager des moments conviviaux, des discussions, d’échanges, de photos et le repas.
Je remercie la société de chasse des Magnils Reigners et Kévin pour nous avoir ouvert leurs portes. Cette société nous fait découvrir un territoire atypique, partager des actions de chasse inoubliables et partager des moments conviviaux avec des chasseurs accueillants, curieux et généreux.
Je pense que faire le récit de cette chasse était un bon moyen de marquer le coup. Et oui, autant le dire, quand ça se passe très bien.
Au plaisir de partager une sortie, .............................................................................................................................................................Guillaume