Les Récits 2019/2020

Un vendredi 13 Mars pas comme les autres...

Allez, petite touche de légèreté en cette période de confinement ...

J'ai le plaisir de vous informer d'un nouveau prélèvement réalisé le vendredi 13 au soir. Et non, il ne s'agit pas d'un prélèvement bancaire suite à une folie consommatrice de jeux à gratter mais le prélèvement à l'arc d'un sus crofa.

J'interviens sur une petit secteur en bordure d'agglomération dans l'objectif de décantonner les sangliers. Cette année, j'ai eu l'occasion d'en voir un ou deux, mais trop c'est resté trop furtif (tant mieux, c'est qu'ils sont peut être moins présents). Bref, vendredi j'y fais un saut après le boulot. Je décide de me rendre à un poste. Je passe par un poste intermédiaire au cas où il y aurait des pieds mais rien de probant. Je continue mon approche et en y allant je croise sur ma route de petits pieds ce qui attire mon attention. Je continue à pas feutrés, j'arrive à mon spot quand j'entends sur ma gauche des petits bruits discrets. Je perçois : "crui, crui". Hop ! J'avais un doute, mais là, ça ne peut pas être un chevreuil ! Je fais 10 m en arrière et je laisse une des coulées de sortie tranquille.

5 - 6 min après une épine bouge à 25 m devant moi, j'entends que ça bouge, je devine une oreille bien noire dans les épines et derrière des petites silhouettes. Les épines bougent et le courant d'air sort sur la coulée. Je suis armé, il s'agit d'un joli sanglier de 60 kg environ, d'abord de profil puis l'animal me regarde. Je me retiens, j'analyse, j'hésites et je préfère le laisser passer dans le doute que ce soit la laie meneuse. L'animal part rapidement sur une dizaine de mètres et attend en fouillant le sol. Les petites bêtes arrivent par saut de puces, j'arme de nouveau, une bête rousse passe rapidement devant moi et s'arrête derrière un arbre à 9 m, le suivant fait de même sauf qu'il s'arrête à la suite du précédent.

Bah, oui ! sauf que là...il y a que la tête qui est cachée... J'ai tout son corps de visible, ... alors, comme vous le savez... dès fois, il faut pas se poser trop de questions... je libère la flèche que j'avais jusqu'alors tenue .. J’entends flck... Ce qui me semble bon d'après ce que j'ai vu. Une bête rousse reste sur ma droite et hésites à traverser. Finalement, il rejoint la bande en traversant les épines. Je suppose ensuite que les animaux se dérobent puisque je ne les entends plus alors que je ne les ai pas vu s'éclipser.

Je lance ma phase de recherche, la flèche est à l’anschluss, elle a surtout du sang sur sa première moitié. Je la plante au sol, j'avance et scrute le sol. Oui, il y a du sang très régulier mais pas non plus abondant. Je décide de couper la piste supposée de fuite de ces animaux. Je retrouve à 40 m les pieds frais mais pas de sang. Je rebrousse chemin pour revenir sur la coulée et retrouve rapidement le sang. Je m'agenouille, regarde sous les épines et là à 3-4 m je vois une masse étendue. La voilà ma belle trouvaille du vendredi 13

20200313guillaumeaggloProtégez-vous bien, protégez les autres, bises à tous !

Guillaume

Une battue bien menée

C’est un weekend de chasse avec la CAVV qui nous fait ce dimanche de début d’année nous retrouver dans le département de la Charente Maritime à Saint Savivien pour une invitation maintenant bien rodée, sauf le point de rendez-vous qui lui reste toujours un peu flou sur les convocations.

L’accueil y est chaleureux et la forêt giboyeuse. Le partage du café avec les « locaux » permet d’engager les conversations sur notre mode de chasse. Les consignes de tir sont données ainsi que le nombre possible d’animaux à prélever, avant de passer au tirage au sort des postes. Le numéro 2 m’est attribué. 

Un passage rapide au véhicule pour finir de me préparer et me charger de mon échelle d’affut pour, au petit trot rattraper l’ensemble des archers qui seront disséminés sur le chemin principal.

C’est Thomas qui est chargé de me placer et c’est en suivant ses explications que je me retrouve à une soixantaine de mètres de la piste derrière une zone de buis et le long d’une futaie très sale dans une zone normalement plus claire, ce qui, force est de constater n’est pas réellement le cas. 

Après comme toujours un long moment d’hésitation à chercher l’arbre propice pour m’accueillir sans réellement me décider je fini par déplier l’échelle et la poser sur un tronc ayant un diamètre suffisant.

Bien sûr, à 4 mètres de haut, même avec l’habitude, la vue n’est plus du tout la même et la régénération resserre considérablement le biotope.

C’est une traque qui dur la matinée, il me parait donc important de ne pas me tromper. Armé de mon sécateur et de ma scie j’entreprends un abattage en règle pour m’éclaircir quelques fenêtres de tir. Le bois craque, casse la sciure vole au vent. L’action durera une bonne dizaine de minutes ce qui aura pour conséquence la réception d’un SMS laconique et ironique voir, surtout d’irritation de mon voisin.  

Comme souvent le début de traque sonne avant que je ne sois complètement prêt. 

Les premières menées se font entendre et se rapproche en même temps que le palpitant s’accélère. 

Tout se déroule derrière moi, je suis donc face à mon arbre mais les chiens bifurquent vers le poste 1 en s’éloignant.

Toujours attentif je vois sortir des buis un chevrillard qui se dirige vers moi en procédant à des arrêts pour confirmer que la menace n’est plus. Il est de face à vingt mètres et il semble me regarde. Je n’ai pourtant pas bougé. Les secondes s’égrainent avant qu’Il ne reprenne sa marche. L’arc toujours devant moi, je profite de son passage derrière une futaie pour armer, mais ai-je pris la bonne option, je vais bientôt être bloquer dans mon swing par le tronc et à cette distance impossible de désarmer pour reprendre l’action de l’autre côté.

Mon bras d’arc déjà au contact de celui-ci, je lance le fameux « mainkkk » qui a pour effet son arrêt immédiat dans une de mes fenêtre ou plutôt hublot m’obligeant à adapter ma position pour placer le pin’s derrière son coude. A dix mètres, l’action du doigt sur la détente est à peine terminée que le tube a déjà traversé l’animal qui fait volte-face pour revenir sur sa voie avant de le perdre de vue dans les buis. Sur de l’impact je jumelle par conscience, le fut qui ne fait que confirmer et sonne malgré tout animal blessé. 

Je laisse la chasse se poursuivre et prend contact avec le chef de ligne qui m’autorise à vérifier sur quelques mètres la piste au sang. L’Exodus n’a laissé aucune chance à ce chevrillard qui se sera effondré deux mètres derrière les buis après une fuite de 53 mètres.

De retour sur ma chaise je rends compte du prélèvement et ré-encoche une seconde flèche, ne sait-on jamais la saison derrière un doublé avait été réalisé.. Un brocard passera bien mais cette fois les « mainkkk » n’y feront rien et ne me laissera pas d’opportunité, et d’autre menées passeront à proximité sans que je n'en vois l’origine. Vincent me félicitera pour cette flèche même si je lui ai pourri sa chasse.

Ce seront trois animaux fléchés et quatre tirés à la carabine qui seront au tableau de cette belle journée.

Pour finaliser cette action de chasse chaque tireur c’est occupé de la venaison avant un « petit » apéro et un déjeuner dans le local.

St savivien 1Encore un bon week-end de passion.

Pour ceux qui savent..

Le brocard des fêtes

Un réveil pourtant pas trop tôt mais la veille encore dans l’avion le bonhomme serait bien resté un peu plus longtemps dans la chaleur douce de la couette, mais il faut y aller car le rendez-vous et à 09h00 à la cabane.

Un café avec bien sûr un produit local qu’est la brioche en écoutant les consignes avant de prendre les véhicules pour se diriger vers les deux petits bois qui seront traqués par Eric et 

Christophe qui a traversé la frontière des Deux sèvres avec ses deux petits basset fauve de Bretagne

Pas rapide mais toujours sur la voie ils feront tourner les capréolus dans le bois permettant aux 5 postés de voir des animaux mais malheureusement pas dans des conditions optimales.

Petit meeting sur le parking pour finaliser la traque suivante et les voitures prennent la direction du second bois. Je suis à la pointe nord, ce qui me permets de me garer au plus près. 

Tree stand sur le dos je longe la haie qui me mènera à ma zone d’installation qui aux vues des traces aux sol semble prometteuse.

J’ai à peine parcouru une dizaine de mètres au milieu des arbres qu’une protubérance sur l’un d’entre eux attire mon attention. Immobile, je lève les jumelles et confirme la présence d’un brocard en velours face à moi à 60 mètres, m’interdisant de fait l’installation du TS.

Profitant de son inattention je me décale sur ma gauche et dépose mon barda à terre ainsi que la housse d’arc en vue de tenter une approche. Elle sera lente et rendu délicate par l’accumulation de feuille roussie par le soleil d’été et maintenant gisant au sol dépourvu de toute chlorophylle les rendant friables au moindre contact.

A couvert des troncs j’avance « furtivement ». Les yeux dans les jumelles je le cherche mais plus de petit prince, disparu…..Non, il est couché masqué par deux branches tombées et je ne vois que sa tête avec ses oreilles qui pivotent tel des radars. Arrivé à 15 mètres je reste immobile derrière deux troncs pour l’observer de part et d’autre avec des fenêtres de tir des deux côtés. Inutile de risquer à poursuivre mon approche, il faudra bien qu’il bouge à un moment ou à un autre et les piqueux sont mon joker. Commence alors un jeu de patience. 15 minutes se sont écoulées quand, à une centaine de mètres les chiens donnent de la voix en levant un autre animal. A cet instant, j’arme le Halon et constate que mon brocard à réagit à cette musique en se levant, se secouant pour un petit réveil musculaire avant de franchir les deux branches qui nous séparaient. Il avance dans ma direction il est de ¾ avant mais je ne crois pas qu’il me faille attendre aux risques qu’il me décèle. La flèche a quitté sa fourchette et déjà traversée le coffre du capréolus qui dans sa fuite passera sous le TS de Dany avant de s’effondrer quelques mètres plus loin. Il aura tout de même parcouru 172 mètres malgré une atteinte poumon foie. La piste fût facile à suivre avec une voie maculée d’une couleur pourpre sur les feuilles de chênes. C’était la dernière bague sur ce territoire donc la fin de traque est sonnée. Quelques clichés pour se souvenir et c’est un retour à la cabane pour enfin se restaurer avec encore du foie gras et longe de chevreuil apporté par Eric. Hé oui nous sommes quand même en période de fêtes non !!..

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Merci aux présents pour ce moment de convivialité et plus particulièrement à Christophe et ses chiens pour cette belle matinée.

A ceux qui savent…

Franck..

Un avertissement sans frais

Mi-novembre, cette semaine au « palais » est programmée depuis quelques mois pour accorder le calendrier avec les potos.

Ce mercredi soir je me posterais dans un arbre ou cet été j’avais observé une chevrette sous mon TS.

Je décide de m’installer dans l’arbre d’à côté plus gros et surtout moins penché. 

Particulièrement alaise en altitude je n’hésite jamais à grimper entre 5 et 6 mètres mais là, la structure de celui-ci me limitera dans ma hauteur d’installation.

Je suis à quatre mètres cinquante au pieds à la naissance de la fourche avec un grippe du tree-stand décalé pour conserver la plateforme horizontale. 

La fréquentation du spot par des vaches m’oblige à changer de crèmerie mais avant de quitter mon perchoir je dois resserrer les sangles qui ont bougées un peu.

Au moment de me décaler sur le côté pour reprendre appuis sur le stepp, le TS prend de l’angle me faisant perdre l’équilibre.

Jusque-là, rien de bien grave ma sangle va me stopper le long du tronc, mais là chute me semble s’éterniser jusqu’au contact avec le sol. Par chance, je l’ai percuté à plat sur le côté, seul mon genou a heurté une petite souche m’infligeant une douleur intense.

Quelque seconde immobile à analyser la situation et à contrôler l’état du squelette avant d’essayer de me relever. Rien de casser mais la démarche est brinquebalante et les flexions difficiles.

Que c’est il passé ??

L’assurance n’a pas remplie son rôle et pour cause, ce n’est pas la sangle ni la couture du matériel utilisé qui a cédé mais la boucle à griffe qui a explosée.

La recherche du gain de poids et de volume dans nos équipements ne doit pas être une source de négligence de la sécurité. Le « home made » est toujours possible à condition de respecter les règles et d’employer des matériaux adaptés.

Ce soir-là nous en avons rigoler mais la fin aurait pu être beaucoup plus trafique. 

J’apprends dans le même temps que mon cousin à également chuté de sa petite chaise d’affut mais lui sur ces jambes.

En espérant que cette mésaventure puisse servir à faire prendre conscience de l’intérêt de s’assurer et avec du matériel prévu à cet effet.

Chute ts 1Photo du spot et de la situation

Franck