Brocard de st gemme.
Depuis la réception de ma bague d’été mi-juin, j’ai fait quatre sorties de prospection sur le secteur du parking trois pour confirmer les habitudes des animaux sans réel opportunités.
Assis dans un fossé asséché j’ai néanmoins eu un contact avec un petit 4 qui part curiosité est venu me rendre visite en conservant sa distance de sécurité.
Il m’a été dit qu’un brocard boiteux trainait sur un secteur de maïs ainsi qu’un brocard qui serait en perruque ce qui me ferais dire que cela pourrait être le même animal.
Je décide donc de poser mon saddle en milieu de haie le long de la friche et d’un blé fraichement coupé donnant visuel sur le fameux maïs à 180 mètres.
Ce gros têtard a déjà été équipé précédemment car deux vestiges restent plantés dans son écorce qui les engloutie.
Une fois installé un peu plus haut que la terrasse qu’il me propose j’ai une possibilité de voir trois rangés dans la friche mais n’ai qu’une fenêtre sur l’une d’entre elles.
Quelques faisans viennent piéter sous moi le long de la bande verte et en fin de soirée un renard sortira au fond de la chaume devant le fossé. Mes appels pourtant insistants ne lui parviendront pas et n’auront même pas dérangé le brocard qui traversera la friche dans ma fenêtre de tir à 30 mètres.
La nuit baisse rapidement et je décide de ne pas démonter pour revenir le lendemain matin.
05H45 je suis de nouveau sur ma plateforme et observe dans le jour naissant la chaume a la recherche de ce broc qui aurai élu domicile dans le mais de derrière. Une perruque ça doit se remarquer, mais rien…
Comme par instinct, je tourne la tête côté friche et la comme par enchantement il est là, certes pas coiffé par un excédent de velours mais c’est un bel animal.
Malheureusement je suis tenu de ne plus bouger et mon arc est sur son crochet sur l’autre tronc. Il sent et regarde en hauteur mais peut-être d’avantage à la recherche d’effluve de sa douce que de ma présence.
Il pivote et disparait dans la friche, ce qui me donne le temps de chausser mon arc et de pivoter pour une meilleure position.
Il réapparait dans ma fenêtre et s’immobilise plein travers à 18 m.
L’armement est discret et le pin’s se pose directement sur le point visé. Le pouce a écrasé la détente libérant le D-Loop. L’impact est instantané sans donner la moindre chance au broc. Il bondit et traverse la fiche en travers. Assez serin sur le résultat je descends tranquillement de mon perchoir pour aller voir l’anschuss et retrouver mon tube planter en terre. Son passage dans la cache thoracique y est bien visible et les premiers mètres me donnent les indices sur sa direction de fuite.
Je retourne à mon poste et commence le démontage de mon saddle.
Tout le matos posé le long du tronc je retourne au parking pour rapprocher le camion. Le matériel inutile pour la recherche est rangé. Seul le couteau et la bague son sur moi sans oublier l’arc à la main pour reprendre la direction de ma piste que je suis aisément dans la friche. Il a traversé un roncier le long d’un fossé, ce qui m’oblige à jouer du sécateur pour le suivre. Arrivé dans le fossé dépourvu d’humidité, je dois faire preuve d’un peu plus de concentration car les indices sont plus discrets. Je m’obstine à chercher une sortie du fossé direction un maïs alors que mon broc a en fait fini sa course dans le tunnel formé par la végétation du fossé.
Dans son milieu, il est là sans vie. Je lui appose la bague et retourne au camion.
Quelques clichés sont pris pour garder la mémoire et les comptes rendu au responsable de chasse ainsi qu’au président sont fait.
Retour à la maison pour un petit café et rapidement s’occuper de la venaison avant la hausse des températures.
Malgré le bon placement de ma flèche et la largeur de coupe de la Rage Hypodermique mon brocard aura tout de même parcouru 133 mètres de fuite avec une atteinte double pneumothorax.
Il accusera 25 kg sur la balance.
