Les Récits 2022/2023

Tel Cochise

Brocard du 26/02/23

Un apache dans la plaine

Nous sommes dimanche 26 février et pour moi ce sera la dernière journée de chasse. La battue avec l’assoc vient de se terminer et je n’ai pu voir que rapidement ou furtivement deux animaux. Pour ce final nous avons quand même un capréolus au tableau. Je n’aurai plus la possibilité comme souvent en fin de saison de faire des affûts jusqu’à la fermeture pour essayer de verrouiller la dernière bague.

C’est également le dernier regroupement avec toute l’équipe alors passer un bon moment de convivialité autour d’une table et primordiale. Le repas s’éternise un peu, entre les victuailles et les discutions passionnées de chacun. Je sors de la cabane à la recherche du réseau afin de téléphoner au président de la société de mon village pour connaitre le résultat de leur dernière battue. Le plan de chasse n’a pas été clôturé non plus, et j’ai donc la possibilité de faire une sortie. Je salue et quitte mes convives pour rouler vers ce territoire afin d’y faire une approche. Le vent fort et très frais ne m’incite pas à rester perché. Je gare le camion sur le parking réservé et chausse mes bottes pour affronter le marais. Déjà, j’ai un visuel sur quatre animaux dans le champ voisin. Je tente l’approche direct en progressant le long de la piste mais je ne suis pas à bon vent, c’est donc un échec instantané.

Je les piste tout de même sur plusieurs centaines de mètres en contournant les fossés et parviens à refaire une approche, mais plus rapide que moi ils quittent le secteur. Je reviens sur mes pas et prends le chemin périphérique pour me diriger vers l’extrémité du territoire afin de bénéficier cette fois des conditions plus favorables. Derrière une haie je me laisse surprendre par une harde de 11 chevreuils qui traversent la prairie pour rejoindre la friche. Quelle faculté ils ont de voir aussi bien à travers la végétation. Je les laisse se rassurer, alors qu’ils observent un chat qui traverse les hautes herbes dans le champ. Ils ne m’ont peut-être pas détecté finalement. Ils rentrent maintenant dans la friche, je tenterai quelques choses plus tard.

Comme toujours, je vais au bout du chemin, franchi le fossé pour jumeler toute la plaine. Sur ma gauche, une harde de 13 individus est repérée à 1000 mètres, une seconde de 7 sur un autre secteur. Ils sont presque tous là. Mon regard se pose sur deux animaux en plein découvert à 800 mètres. Les yeux dans les optiques, je constate qu’ils se couchent devant un petit roncier. C’est décidé, je tente l’approche sur ces deux et je poursuivrais sur cette harde qui est devant le petit bois.

Je me décale et longe le fossé discrètement, masqué par le peu de végétation qui le borde. Mes bottes s’agglomèrent de glaise. Je suis maintenant à leur hauteur et la suite de l’approche va s’effectuer avec un vent latéral de droite à gauche. Encore 200 mètres mais cette fois rien pour me dissimuler, je traverse un green de golf. J’observe le roncier qui, en fait, n’est qu’un rideau de feuille ayant englouti une dizaine de mètre de clôture barbelé. Le taux de réussite semble tout de même extrêmement faible mais je reste sur ma décision. Je garde la protection du voile entre eux et moi, j’avance et mon esprit divague et se perd, m’imaginant dans les steppes du nouveau monde à la recherche du grand cerf. Les sioux avaient pour eux l’avantage d’une topographie un peu plus vallonnée. Aucun mouvement de terrain pour me rendre invisible dans ces plaines. Mes pas sont lents en foulant l’herbe grasse. La distance se réduit, cent mètres, cinquante, puis vingt-cinq. Les deux capréolus n’ont toujours pas bougés. Assez surpris d’en être arrivé là, j’encoche une flèche. La scène est plus lisible, je distingue les bois et les oreilles du premier animal au travers les feuilles alors que le second reste invisible. Je pose les genoux au sol et progresse en quadrupédie, dix mètres. Il est là calme sans suspecter ma présence mais que faire ? je serais sans aucun doute détecté dès qu’ils vont se lever et s’en sera terminé. Je gagne encore cinq mètres. Je peux presque le toucher, son œil brille avec le soleil qui descend, ses oreilles traquent le moindre bruit mais le vent est en ma faveur.

En revanche, je ne peux progresser davantage sans que celui-ci ne lui donne l’information du danger.

Les palpitations de mon cœur doivent résonner dans le sol.

Dix minutes, cela fait dix minutes que je suis là, figé. Les chevilles meurtries par une position précaire. Des mocassins eussent été plus confortables. Je suis conscient que je ne pourrais pas finaliser cette action. Je saisie quelques mottes de terre que je jette en l’air avec l’aide du vent pour susciter l’intérêt des animaux. Rien, je continue ma diversion en imitant le ragondin dans l’espoir de mettre sur pieds le brocard mais seul la tête et les oreilles bougent. Du coin de l’œil au fond, un véhicule passe sur la piste qui fait le tour du marais. J’entrevois là une possibilité de faire décanter la situation. Mon arc est placé face au gibier, le décocheur sur le D-loop. Je fixe la micro fenêtre dans laquelle mon tube devrait passer. Dix autres minutes se sont égrenées lentement alors qu’un reflet de vitre sur ma gauche confirme l’itinéraire de pick-up. Il revient bien sur la piste que j’ai franchi. Tout va se précipiter cela ne fait plus aucun doute. Mes genoux et mes orteils s’encrent dans le sol, ma main insère la poignée, je lève légèrement mon bras d’arc, alors que le brocard les yeux rivés sur le véhicule en approche va se redresser. L’armement est aussi rapide que discret. Mon back-up prévu pour la régulation du ragondin est équipé d’un Nose Button. Le picot vient me piquer le nez ce qui m’assure l’alignement de la visette et du housing. Le broc est debout à quatre mètres et le tube a quitté le RF en passant bien entre le piquet, le barbelé et les ronces pour atteindre sa « cible ». Les deux brocards franchissent ensemble la clôture mais déjà le second prend du retard et fini par s’effondrer au milieu du champs à cinquante-deux mètres de l’anschuss.

Impossible d’imaginer un tel dénouement. Je viens de vivre un moment extraordinaire même si cela a consisté à retirer une vie. Je souffle et essais de reprendre mes esprits pour revenir dans le marais.

Non ce n’était pas un rite pour devenir un grand guerrier, juste un retour à des gestes ancestraux de chasseurs.

Je franchi le barbelé pour récupérer mon tube et repasse de l’autre côté en me dirigeant directement vers le brocard sans avoir à faire de recherche. Il repose là pour la dernière fois dans le pâturage. Pas de signaux de fumée, je reprends mon mobile et rappel le président pour qu’il me rapporte une bague.

Je suis seul dans le vent avec un soleil qui disparait à l’horizon en l’attendant. Une fois celle-ci apposée, nous rentrons au local pour gérer la suite. La blessure est très large, l’hypodermique a atteint les deux poumons. Il est convenu que ce soit les deux archers de l’assoc n’ayant pas réussi à faire leurs prélèvements de récupérer la venaison.

Merci à eux de m’avoir donné la possibilité de sortir ce soir.

Il est temps pour moi de rentrée après cette longue et belle journée.

Soleil couchant sur une belle fin de journée

Une sortie pour se détendre

Brocard le 16/02/2023

Une grosse semaine de pose sans agripper mon arc et pour cause, un petit séjour vacance dans un département d’outre-mer.

Pour ce retour, le décalage horaire marque l’organisme mais rien de mieux qu’une bouffée d’air frais en se perchant dans le bois.

Je choisis un secteur sur lequel je me suis posté lors d’une battue. Il y avait un arbre marqué d’un morceau de laine que je n’avais pas trouvé. Ce soir ce sera un affût individuel puisqu’en cette fin de saison il reste encore deux bagues à l’association.

Je ne suis pas en avance mais je prends le temps de regarder les coulées. Un arbre proche d’un TS fixe semble bien mais le lierre qui l’entoure risque de ne pas me faciliter l’installation. Je me décale d’une quarantaine de mètres et choisis un arbre qui me permet de contrôler plusieurs coulées.

Je suis perché et fini de préparer mon matos quand du coin de l’œil je distingue un mouvement. Trois chevreuils sortent de la sapinette à quelques mètres du poste que je devais équiper. Ils sont inquiets et retrouvent le couvert rapidement. Ils vont ressortir c’est presque sûr mais je décide de rester dans mon arbre.

Trente minutes s’écoulent lorsque devant moi un animal quitte l’épaisse protection des sapins. C’est un brocard qui vient frotter ses bois sur les tiges de fougères. Il cabre et semble jouer avec toute la végétation roussie de ce petit clair. Enfin, il se dirige sur une de mes coulées mais se décale et passe derrière un houx pour sortir en prairie. Il longe le bois, j’arme doucement. Il est deux mètres derrière mon repère visuel des vingt mètres, plein travers. Je monte le pin’s alors qu’il commence à se mouvoir pour être maintenant en ¾ arrière. Je décale un peu ma visée et décoche. Je vois l’empennage trop à droite sur l’antérieur et le son de l’impact n’est pas forcément pour me rassurer. Le brocard reprend les fougères et aboie. Je descends en rappel du saddle pour vérifier l’anschuss. Je récupère le tube un peu marqué et commence immédiatement la recherche. A dix mètres la voie est amarante et facile à suivre. Je traverse la zone de fougère et rentre dans la sapinette toujours le nez au sol. Devant moi je distingue l’animal couché. Je rebrousse chemin pour ne pas risquer de le relever si l’atteinte n’était pas si bonne et reviens à mon poste. Je démonte le saddle et retourne au véhicule pour me libérer du matériel.

Je décale le camion sur un spot plus proche et repars à l’anschuss avec le sac de transport.

Je refais la piste et retrouve l’animal au même endroit. Je pose la bague et le sort de cette végétation basse pour le placer dans son dernier écrin et le ramener au véhicule.

La distance de tir est de 24 mètres pour une fuite de 108 mètres. L’Exodus a atteint un poumon et la pointe du cœur. L’entrée est bien derrière le coude et ressort entre les deux antérieur sous le cou.

C’est un prélèvement pour l’assoc donc je me dirige vers notre cabane pour m’occuper de la venaison.

Longue et belle journée sachant que la veille j’étais à l’autre bout du monde.

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De retour dans le 79

19/02/2023

De retour sur ce magnifique territoire du Breuil

Nous sommes encore une petite dizaine d’archers pour cette seconde battue mixte.

Le bois est toujours aussi beau malgré une frondaison totalement démunie de feuille.

Les consignes sont données et une nouvelle fois nous devons fermer la ligne de la dernière fois.

Je pars avec deux autres archers mais prends à mon compte le placement pour éviter de se retrouver trop proche. Disposé sur deux lignes bien distinctes avec des intervalles plus important afin de nous donner plus de chance.

Je laisse donc mes deux comparses sur la première ligne et m’enfonce un peu plus dans le bois et au milieu.

Je me hisse a environ 4 mètres. J’ai plusieurs ouvertures sur 360 degrés.

Je suis à peine installé lorsque quatre animaux arrivent sur moi mais malheureusement je pense avoir été décelé par la chevrette de tête. La harde bifurque et se dirige vers la seconde ligne. Je pivote sur mon arbre face à leur fuite. Une dizaine de minutes s’écoule lorsque je repère sur la coulée un brocard en retour. Il avance doucement et s’immobilise pour écouter l’environnement. Son approche et lente ponctuée d’arrêt.

Il est maintenant à une vingtaine de mètres et derrière un tronc, ce qui me permet d’armer discrètement.

Toujours aussi furtif il met encore plus de trois minutes pour se trouver à quinze mètres. Les branches et sa position ¾ avant ne m’autorise pas la décoche.

Les oreilles levées et le regard scrutant derrière moi, il semble inquiet. Je suis moi aussi en limite. J’hésite à désarmer mais tout se précipite. Il prend la fuite mais du coin de l’œil je perçois un mouvement. Ce sont deux animaux qui se trouvaient dans mon dos et qui passent sous mon saddle. Je laisse passer la chevrette et pose mon pin’s sur le brocard qui vient de stopper. Le tube est parti et l’impact instantané foudroie le broc sur place.

Je distingue l’hémorragie qui se trouve bien où je visais. Je sors ma corne et sonne l’animal mort.

J’appel Patrick pour l’informer et lui demande la possibilité de doubler ce qu’il me refuse pour en laisser aux autres. En revanche le sanglier et le renard sont toujours possible. Le chef de battue passe une petite heure plus tard pour baguer le brocard. La fin de battue est proche et m’autorise à doubler car il reste suffisamment de bague. Une chevrette passera bien mais beaucoup trop loin et à la course. Les chiens passent partout ce qui fait dire que je ne verrais rien d’autres.

Je démonte mon poste et suis rejoint par mon jeune voisin qui a eu la chance de voir lui aussi plusieurs animaux mais sans finaliser. Nous prenons quelques photos et basculons sur le chemin.

Les autres archers y sont groupés au bout. Nous les rejoignons. Patrick qui nous a vu sortir du mauvais côté exprime son mécontentement. Je lui explique mon point de vue sur la disposition à prendre pour optimiser nos chances sur cette ligne et au final nous devrions prendre cette option la saison prochaine.

Nous rentrons chez le président et comme part habitude, je m’occupe de mon animal.

Encore une belle sortie associative.

et encore

Invitation dans le 79

05/02/2023

Battue du petit Breuil avec la CAVV

C’est dimanche et nous sommes invités sur une chasse qui m’a réussi la saison dernière ou j’avais prélevé un joli broc en velours.

C’est une battue mixte et les archers doivent fermer une ligne ou les animaux ont tendance à fuiter.

Les consignes sont données et nous covoiturons pour rejoindre le lieu de chasse à quelques encablures.

Comme souvent nous nous plaçons rapidement sous l’autorité de Patrick. Malheureusement pour moi, une fois perché dans mon saddle j’ai un magnifique visuel sur trois autres gilets orange. On pourrait se croire sur un rond-point.

Les chiens mènent mais poussent les animaux sur la ligne des fusils. Plusieurs détonations raisonnent.

En fin de battue, enfin une poussée revient sur notre secteur. Un animal vient de franchir notre ligne mais refuse la plaine et revient vers moi. Elle a été décochée un peu plus loin et arrive à vive allure. A une quarantaine de mètres j’arme le VXR et swing la chevrette. Une fois celle-ci rentrée dans mon périmètre de tir, je lance mon fameux Minnk qui fait stopper la chevrette à 16 mètres. Sa zone vitale est masquée par quelques brindilles ce qui m’oblige à me décaler un peu pour lâcher mon tube dans une petite fenêtre. A l’impact la chevrette fait une boucle pour passer sous mon arbre et s’effondre quelques mètres plus loin. Je sonne l’animal mort et descends de mon saddle pour récupérer mon tube. Pas de piste à faire aujourd’hui. La fin de chasse est sonnée également. Je démonte mon poste et attends les autres archers pour finaliser cette belle sortie. La bague est apposée et les clichés pris. De retour chez le président, la curiosité des chasseurs nous oblige à expliquer notre mode de chasse.

Je m’occupe de mon animal et participe au dépeçage des deux autres animaux prélevés.

Des félicitations sont partagées devant un petit apéro avec modération avant de rentrer à la maison.

Cavv

  

Deux dans le séjour

Lors de cette semaine j’aurai la chance d’avoir des contacts presque à chaque sortie. La chevrette qui devait monter sur Vincent a en fait bifurquée pour venir viander les jeunes pousses de ronce à 25 mètres de mon TS. Attendant qu’elle poursuive son itinéraire sur la coulée qui me passe à 10 mètres je n’ai pas décoché. Malheureusement pour moi, elle a préférée remonter dans les ronciers me laissant penaud sur mon perchoir. Le quatrième jour, avant l’arrivée de la neige ce sont des bourrasques de vents et de pluie qui me font quitter le poste du gros chêne. Encore raté, car dans le voile blanc qui se formait sur la prairie c’est un sanglier qui passera au poste que je venais d’abandonner. Toujours rien pour moi cette semaine.

Après une expédition dans les Pyrénées, je reviens seul au « Palais » pour un nouveau séjour. Arrivé sur zone vers 16H00, je décharge rapidement mon camion afin d’aller me poster sur le gros chêne. Je n’ai que le saddle à prendre car il est facile de se hisser sur ces branches. Une heure s’écoule lorsque trois animaux montent des fougères. Le champ est très grand mais j’ai remarqué que d’où les animaux sortent, ils finissent par passer à proximité de cet arbre. Ils progressent lentement en viandant l’herbe verte. Puis, arrivé du même secteur trois autres animaux viennent se joindre au festin. Encore plusieurs minutes s’écoulent avant que la chevrette n’arrive dans mon cercle de tir.

Je profitant de son passage devant une branche dépourvu de toutes feuilles pour armer le VXR. Elle s’immobilise à 23 mètres de profil ce qui déclenchera l’action du pouce. A l’impact la chevrette s’affaisse et fait une boucle pour percuter la haie et revenir tomber dans sa prairie. Je la verrais faire ses derniers soubresauts 43 m plus bas. A l’anschuss peu d’indices et je retrouve mon tube sans la lame. Je ne m’attarde pas puisque la recherche n’est pas nécessaire ce soir. Je retrouverais la lame avec une partie de l’insert outside le lendemain.

Six animaux. Je peux envisager un nouveau prélèvement sur ce même secteur. Dans l’après-midi, je prospecte et décide de poser mon Saddle dans une sapinette qui donne sur une petite bande enherbée. J’ai visuelle sur le sous-bois, le ruisseau et une zone coupée à blanc il y a quelques mois. Je ne verrais rien sur cet affût du soir.

Le lendemain matin, je m’équipe chaudement pour affronter le froid glacial. Le kilomètre en trottinette est un bon réveil musculaire car l’engin ne supporte que modérément la forte pente en sortie de Palais. Je camoufle la machine dans les fougères avant terminer les derniers 500 mètres discrètement sur une piste entre les sapins. Assuré à ma ligne de vie, je grimpe rapidement sur ma plateforme. Je peaufine mon installation et profite encore de l’obscurité pour mettre une dernière couche de vêtement. La nuit s’estompe laissant place au réveil de la nature. Un décollage de palombe me met en alerte. C’est un sanglier qui passe en grommelant sans que je ne puisse le voir. Une demi-heure plus tard c’est dans la pente de sapin que je distingue un animal. Il descend vers moi mais stoppe à 38 mètres. Je suis figé derrière le tronc transi de froid dans cet instant critique du point de rosé. Mes jambes flagelles de cette baisse de température soudaine et certainement de ce Buck Fever grandissant. Je sais qu’elle va passer sur cette coulée. Plus de dix minutes interminables s’égrènent sans un mouvement de sa part. Seul sa tête tourne en humant les naseaux en l’air. Plusieurs aboiements retentissent sur ma gauche confirment certainement l’inquiétude de cette chevrette qui part pleine course dans la pente. Surpris, j’arrive à armer mon arc alors qu’elle me passe dessous et dans un basculement qui n’aurait rien à envier au cirque du soleil je me repositionne. Le « Minnnnk » stoppera net la chevrette à une dizaine de mètres de mon arbre enclenchant une nouvelle action du pouce. Un claquement retentit dans le même temps qu’un petit cri de l’animal qui fera une petite boucle pour éviter un sale et disparaitre dans les fougères sous la futaie. Je descends en rappel de mon perchoir pour aller vérifier le tube à l’anschuss. Déjà le sang est très visible sur la coulée ce qui me rassure. Je remonte tranquillement sur mon sapin afin de démonter le saddle. Une fois ce petit travail d’arboricole effectué, je me lance sur la piste au sang qui comme prévue est assez simple à suivre sur les 90 mètres pour trouver la chevrette étendue sans vie.

Passage pour la seconde fois du séjour chez le propriétaire pour m’occuper de la venaison. La dernière soirée ne donnera rien mais il ne faut pas être trop gourmand. Deux prélèvements sur la même semaine n’est déjà pas si mal et fait avancer encore le plan de chasse.

La gestion d’un territoire qu’à l’arc est possible mais il ne faut pas compter les sorties.

et de une

seconde

Dans la montagne

La biche des Pyrénées.

C’est suite à un concours de circonstance que je rencontre pour la première fois Alexandre.

Des amis travaillants sur la base aérospatiale de Kourou qui connaissaient mes activités de chasse à l’arc, ont dans une conversation évoqués mon nom à Xavier lui-même chasseur archer local. De fil en aiguille et à distance nous avons communiqués et pris acte d’une petite expédition dans la forêt d’émeraude. Par chance, je ne pars pas seul et c’est ainsi que je fais connaissance avec Alex, dans l’aéroport en partance pour l’autre bout de la planète. Si ce n’est l’arc, peu de points en commun entre nous dans l’activité chasse, puisqu’Alex ne pratique que l’approche alors que j’ai une préférence pour les postes perchés. Mais la passion et l’éthique est la même. Ce séjour c’est donc magnifiquement passé. Toujours en contact nous nous revoyons sur quelques chasses. Des invitations en battues ou à le suivre sur ses terres à la recherche du capréolus ou du sus crofa avec toujours des techniques de chasses surprenantes à découvrir. Faire venir les animaux à nos pieds ou courir entre les vignes pour une interception rapide. C’est donc tout naturellement qu’il me propose une sortie dans les Pyrénées pour m’attaquer aux grandes pattes. La première année ne m’a pas permis de conclure malgré toutes ses connaissances du territoire.  

La période n’était pas forcément propice et les biches sont restées discrètes. En trouver une non suitée n’a pas été possible et les nombreux contacts avec daguets et autres cerfs plus coiffés ne m’étaient pas autorisés. De très belles sensations quand, perché dans mon saddle ou trois différents animaux sont venus se coucher sous mes pieds. Dommage…

Qu’à cela ne tienne, « I’ll be Back »

Cette année, c’est un peu plus tard dans la saison qu’Alex me donne rendez-vous. Un peu d’exotisme pour cette semaine de février puisque la neige et des conditions sibériennes sont annoncées. Mon guide me fera l’honneur de m’accompagner sur un nouveau territoire jusqu’au prélèvement ou au retour à la maison puisque pour lui, ses bagues sont déjà clôturées. Arrivé le dimanche en fin de journée après 500 kilomètres, je décharge rapidement le camion et demande à effectuer quelques tirs de confirmations. Pas d’incident sur la route mais j’aime bien lâcher quelques tubes.

Le lendemain, c’est un départ aux aurores pour cette première journée. La situation sur zone nous oblige à vétir la tenue blanche. A ma grande surprise ce camouflage laisse les animaux sans réactions malgré leur vues perçantes. La neige juste tombée permet une progression discrète et nous avons plusieurs contacts mais sans conclure. Observant au plus loin pour prendre l’avantage sur les animaux je me fais surprendre par une petite harde qui se trouve là, coucher dans la végétation à 25 mètres. Alex qui lui les as vues est dépité.

Bon, il s’agit là d’une mise en jambe.

Le lendemain la neige souple a fait place à une couche de glace extrêmement bruyante avec une température de -7°C. Décontenancé, Alex me rassure. « Il n’y a rien de grave, les animaux eux aussi sont bruyants et il suffit d’adapter sa progression ». En début d’après-midi une bichette se dérobe au-dessus d’un chemin. Mon guide m’annonce 36 mètres, je me suis entrainé longuement pour ce type de tir. Je me décale légèrement sur ma gauche pour laisser voler sans encombre le tube au milieu de la végétation jusqu’à sa cible. Je ne prends pas le temps d’afficher la distance sur mon viseur mais je sais où je dois poser mon pin’s pour compenser la trajectoire. Le claquement caractéristique retentie dans la montagne, la bichette bondie traverse les buis et ce sont deux animaux que nous voyons apparaitre quelques mètres plus haut à nous observer. Pensant que la harde était composée de trois animaux je ne lève pas les jumelles pour observer ces deux bichettes. Peu enclin à des félicitations précoces, Alex me congratule pour cette belle flèche. A vrai dire je n'ai pas pu suivre son vol. les deux bichettes poursuivent leur chemin nous laissant la place pour aller vérifier l’anschuss. Pas de tube et très peu de sang. La joie s’estompe rapidement car les indices ne sont vraiment pas bons. Nous ferons une recherche sur plus de 800 mètres aux seuls pieds de l’animal touché avec une petite goutte de sang çà et là. La nuit tombe et nous décidons d’interrompre la recherche. Sans doute possible, la belle flèche s’est transformée en blessure en séton. Un petit morceau de gras trouvé confirme cette option. Difficile de savoir ce qui s’est réellement passé.

Le lendemain après une nuit difficile pour moi, nous décidons de reprendre la recherche. A 10 mètres et à 90° de l’anschuss, je retrouve la flèche dans les buis sans aucun indice. Nous perdons la piste en ayant parcouru quelques centaines de mètres supplémentaire par rapport à la veille. La température est toujours bien négative ce que mon repose flèche n’apprécie pas du tout. Il ne tient plus en position haute. Les progressions se font en maintenant le tube aux doigts. Une nouvelle billebaude sur une piste à flanc de pente nous donne un avantage sur les animaux qui se trouvent en contre-bas. Une harde nous décèle quand même et prend la fuite. Plus loin nous repérons le faon esseulé que nous avions déjà observé la veille. Le long de la paroi, j’avance seul à distance et doucement. L’animal et calme et ne nous a pas vus. Mes pieds se placent délicatement sur les plaques de verglas pour me rapprocher du vide devant moi. Je dois faire passer le tube entre le grillage de la clôture ce qui m’oblige à me mettre à découvert. Le faon a la tête derrière une pierre, j’arme, visualise la trajectoire de la flèche et décoche. Un claquement, le faon relève la tête et cherche l’origine de ce bruit puis prend la fuite. J’avance sur la piste pour essayer de suivre sont déplacement et entend derrière moi un « hurlement ». Je me retourne et vois Alex gesticuler. Je jette un œil en contrebas et effectivement je vois partir deux autres animaux que je n’avais pas vu. Cette fois la voie me parvient distinctement « M…e, ils étaient à 15 mètres, c’était une occasion en or….. » et je lis dans les yeux de mon guide tout le désespoir d’une cause perdue.

« Qu’est-ce que tu as foutu avec ce faon ??? »

 Je regarde mon arc et comprends tout de suite ce qui s’est passé. La fourchette du RF qui ne voulait pas rester en l’air a finalement gardé sa position haute. Les vannes l’ont percutées au passage donnant un vol erratique à ma flèche. La nature la gardera en souvenir. J’actionnerai le poussoir le reste de la matinée dans l’espoir d’un retour à la normal. Nous levons des animaux sur le spot ou nous avions décidés de nous arrêter pour déjeuner. Callé derrière un tronc nous profitons d’un rayon de soleil pour nous détendre un peu.

Le réveil musculaire est rude car nous remontons directement la pente pour retrouver la harde. Je progresse en tête et après un glacis, je repère deux faons couchés au pied d’un arbre. Je progresse lentement et arrive au plus prêt à 50 mètres bloqué par les ronciers et la glace. Je demande à Alex de me rejoindre pour établir une stratégie. En arrivant je lui montre la situation. Deux autres animaux se sont dévoilés en contre bas. Que faire ? Attendre que la harde avance sur nous ?

Je dis à Alex que je tente l’approche en revenant sur nos pas et en contournant par le haut. Il restera là à observer.

Je tombe mon sac et rebrousse chemin pour rattraper une petite piste. Plus loin, un gros arbre a laissé sous sa frondaison une zone dépourvue de neige ce qui me permet de gagner encore quelques mètres plus discrètement. Toujours trop loin, je descends la pente sur les genoux tout en observant le faon qui rumine sur le bord du roncier. Sortie du bois, une biche approche la harde et chasse un daguet puis vient pousser le faon pour prendre sa place. J’arrive maintenant le long d’un roncier qui m’empêche de diminuer davantage la distance qui nous sépare. Elle s’alimente du ligneux et se trouve plein profile. J’encoche une flèche équipée d’une bilame German Kinétic. Je me décale sur la gauche encore de quelques centimètres pour laisser un vol dégagé à ma flèche. Le tronc en équilibre sur son voisin à une dizaine de pas ne me masque plus. Je sors lentement mes jumelles pour prendre les derniers renseignements. Position et distance. C’est bien l’animal de chasse, la biche est à 34 mètres en contre-bas. Encore un tir difficile. J’affiche 32 sur mon viseur, respire profondément et fait le vide. J’arme doucement et viens placer le pin’s sur la pointe du coude. Le tube est parti et je vois derrière la biche des éclaboussures vertes sur la neige. Je me remémore la scène et suis sûr de l’entrée de la lame. Alex qui était placé à mes 3 heures a observé toute la chasse, m’annonce qu’il a suivi du regard la fuite de la biche. A l’anschuss le tube est ensanglanté mais le blanc de la neige et crépis de contenu stomacal.

Les trente minutes d’attente sont longues. Le début de la recherche s’effectue plus en suivant les pas que les indices. Alex me signale un animal devant nous. Comme une carte postale, une biche est plein travers mais le temps de sortir le télémètre elle plonge dans le bois. Les quarante mètres m’aurai permis de doubler mais il me fallait confirmer qu’il s’agissait bien du même animal. Une tâche plus sombre était visible devant le postérieur droit, ce qui ferait une sortie bien écartée de l’entrée pour un tir de profile. Nous poursuivrons la piste sur 800 mètres en trouvant trois reposées. La nuit nous arrête. Nous faisons appel à un conducteur de chien et le rendez-vous est donné le lendemain 08H30.

Le retour chez Alex se fait dans un silence de cathédrale, ponctué de réflexions sur les flashbacks de se tir. Mais que s’est-il passé ?

Mon pourcentage d’échec est vraiment minime mais là, deux animaux blessés. Je suis anéanti. Alex est plus confiant que moi et me rassure. D’expérience, il sait que cet animal sera retrouvé mort.

Pour ne rien vous cacher, la nuit fut particulièrement courte.

Jeudi, nous arrivons sur le parking et Daniel est sur place. Nous profitons de son véhicule tout terrain pour avancer plus haut sur la piste jusqu’à la barrière.

Nous allons débuter la piste avec la rouge de Hanovre sur une des dernière couche.

Malheureusement, sur cette recherche, la chienne ne nous sera d’aucune utilité. Aucune prise de voie. Nous poursuivrons donc la recherche comme la veille en suivant les pieds maintenant glacés par la nuit et sans plus d’indices. Alex descend sur une voie alors que je remonte la pente sur une autre. A quelques centaines de mètres, je retrouve deux couches amarante. Je suis rassuré d’avoir retrouvé la bonne piste. J’appelle alors mes deux comparses. En attendant Daniel proche de la couche pour remettre la chienne dessus, Alex part un peu en avance. Quelques mètres plus loin sa voix résonne dans la montagne d’un

« Elle est là ta biche ».

Un Oufff de soulagement d’avoir enfin retrouver cet animal. Sa position indique qu’elle est partie dans son sommeil. Pose de la bague, et enfin des congratulations justifiées suivi de quelques clichés pour immortaliser cette fin de chasse. La pression retombe doucement. C’est mon premier cervidé et sa quête n’a pas été aisée.

Mais une nouvelle aventure nous attend car il nous faut maintenant ramener l’animal au véhicule. Heureusement, il n’y a que de la descente mais entre les buis et les chablis ennneigés ce n’est pas une partie de plaisir. Nous parvenons enfin sur la piste puis sur le parking. Nous remercions Daniel et sa chienne d’avoir fait le déplacement. La biche est vidée et pelée dans le local de l’ACCA. L’analyse de la carcasse indique bien une entrée au-dessus du coude pour atteindre le poumon mais il semble que la côte a fait dévier la flèche pour sortir devant le cuissot opposé en prenant la panse. Quelle résistance. Elle a parcouru plus de 1000 mètres avec un demi poumon posé dans la cage thoracique. Elle repose maintenant au frais le temps de prendre un bon repas dans le resto du village avec une garbure bien chaude pour récupérer des forces.

Le jeudi est consacré à la préparation de la venaison et des valises pour un retour le lendemain dans les plaines Vendéennes. Alex quant à lui, peut enfin reprendre ses approches le vendredi sans boulet au pied, pour une invitation sur un autre territoire.

Encore un énorme merci à lui pour son accueil, la connaissance de son territoire et sa patience. Un séjour qui restera gravé dans nos mémoires.

A la saison prochaine….

Enfin la récompense

 

 

 

Un sanglier sur le Périphérique

Sanglier de la prison

Cela fait maintenant trois ans que nous quittons notre plat pays pour monter dans le nord de la France. Christophe nous invite pour une semaine de chasse sur différents territoires.

La BowhuntersExpédition une fois de plus amputé d’un de ses membres prend la route ce mercredi pour la première expédition qu’est la traversée de l’ile de France et la capitale. Heureusement Vincent sera d’une aide considérable pour cette étape.

L’accueil chez Tof est toujours à la hauteur de l’évènement. Le lendemain matin de très bonne heure nous repartons dans l’autre sens pour une chasse de destruction en zone périurbaine organisé par l’AEV (agence espace vert). C’est une battue mixte ou tous les postés sont sur des miradors posés en début de semaine. Les carabines sont obligatoirement équipées de réducteur de son. Les consignes sont données et notre guide du jour, une volontaire de cette société nous embarque dans son véhicule pour nous déposer une vingtaine de kilomètres plus loin en nous donnant nos zones de poste respectif. Je fais deux fois le tour de cette zone et décide un peu à contre cœur de grimper dans un arbre dix mètres à côté du point désigné par l’organisation. Nous sommes à une encablure de la francilienne et du haut de mon saddle CGM je distingue les véhicules mais surtout le bruit incessant qu’ils produisent. J’entendrais à peine l’arrivée de la traque, mais rien n’a bougé. Je me tourne pour attendre les retours. Une vibration dans la poche, je lis un msg concis de Vin’c « sangliers viennent sur toi ».

Je redouble de concentration et saisis la poignée de mon VXR et vois arriver une petite compagnie. Elle s’arrête à une vingtaine de mètre mais la végétation est serrée et pas d’ouverture. La bête de tête repart et avec elle quatre bêtes rousse et une noire. Ils s’immobiliseront une nouvelle fois avant ma dernière fenêtre toujours sans possibilité. La laie poursuit son chemin avec à sa suite les petit mais le dernier animal lui s’arrête dans ma fenêtre. Armé depuis plusieurs secondes à attendre cette occasion, je n’ai qu’à presser la détente. L’impact me semble un peu haut et l’animal décanille avec mon tube. Je préviens le chef de battue qui me demande d’aller confirmer la situation. Je trouve une petite goutte à l’anschuss et deux une dizaine de mètre plus loin. La recherche semble difficile.

Je remonte me percher en ressassant le tir jusqu’à la fin de battue. Vincent me rejoint pour poursuivre cette recherche. Nous retrouvons le tube à vingt mètres et le nez toujours au sol suivons très difficilement la voix. Et là, Vincent me frappe sur l’épaule en poussant un grand YYYEESSS. Il est couché dans une coulée. Le plus simple est fait, reste maintenant à tracter ce beau male de 67,5 kilos à travers les ronces jusqu’à une piste carrossable. Nos « JO » nous rejoignent et participent à l’extraction. De retour au rendez-vous de chasse l’organisation impeccable s’occupe de la gestion de la venaison pendant que les participants sont conviés à un petit pot. A l’issue un Food-truck spécialement dépêché pour nous, gère la partie restauration. C’est après un bon repas convivial que nous rentrerons chez Christophe avec une cargaison considérable de venaison laissant augurer de bonnes heures de travail.

A ceux qui savent.

La prison

Séjour dans l'Oise

La bête rousse

Nouvelle chasse dans le nord du département. La veille nous avons traquer le territoire voisin ou malgré quelques animaux à bonne portées aucun tube n’a quitté mon RF.

Deux postes sont choisis pour les deux archers. Vincent est dans une zone très pentue avec des gros points de passages, quant à moi je suis sur une ligne de fusil sur une coulée qui n’est pas exploitable du mirador très proche.

Après avoir tourné plusieurs minutes à la recherche du bon spot je décide de choisir un arbre au milieu du couloir entre un miré et la pente. Une fois installé je vérifie que le tireur du mirador m’a bien repéré.

Une chevrette traverse en diagonale mon secteur mais dans foulée m’interdisant même de lever l’arc.

Les chiens donnent de la voix mais toujours rien dans notre secteur. C’est en fin de battue que je vois une bête rousse se défiler le long de la murette en s’arrêtant à plusieurs reprises afin de prendre connaissance sur d’éventuelles poursuivants. Il est maintenant à bonne distance de tir mais toujours masqué par des tiges de noisetiers.

Enfin il se décale me donnant une toute petite fenêtre avant de sortir de mes angles de sécurités, mais malheureusement pour moi, le tube est dévié par une petite branche. Le sanglier surpris change de direction et remonte sur le mirador ou il est stoppé par deux détonations. Je retrouve ma flèche en fin de traque plantée verticalement.

Le temps s’écoule sous une pluie fine et froide lorsque sur la coulée, arrive une autre bête rousse au petit trot.

Je me positionne correctement dans le Saddle et prend le temps d’armer avant qu’il ne rentre dans ma zone de tir. Je n’ai que peu d’opportunité de chasse sur le sus-crofa et ne connais donc pas leurs réactions lorsque l’on essaie de les stopper en sifflant. Je devance donc légèrement le point d’impact, mais à l’instant du décochage à 6 mètres dessous mon arbre, le sanglier stop net ce qui fait que l’impact se retrouve quelques centimètres devant la zone vitale initialement prévue. L’animal part en trombe mais s’effondre à une vingtaine de mètre terrassé par la Rage Hypodermique.

Je sonne la mort et préviens Christophe de ce prélèvement.

En toute fin de chasse, les piqueux se rapprochent et poussent un petit brocard qui s’immobilise à quinze mètres mais derrière un noisetier sans fenêtre de tir. Il reprend sa fuite sur la coulée principale mais à la course pour sortir de la chasse.

Les clés du touk-touk sont en ma possession, je retourne donc rapidement au parking pour déposer mon matériel dans un véhicule et récupérer Christophe pour faire le tour du massif afin de récolter les prélèvements. Cette petite balade dans les bois sur des pistes boueuses les cheveux dans le vent sera un bon moment de rigolade.

Retour à la maison de chasse pour faire le bilan. Le tableau est d’une vingtaine de sanglier. Vincent et moi-même ont modestement participé à celui-ci en ayant fléché chacun un animal.

Les différents invités sont déjà attablés en profitant de la chaleur des deux cheminées qui crépitent.

Mais cette longue journée n’est pas terminée puisqu’il faut quand même gérer cette venaison, mais l’équipe locale est vraiment bien rodée. A l’issue enfin, nous pourrons également bénéficier du confort du local avec une omelette préparé avec amour par la team Bowhunters Expédition.

Demain sera un autre jour et sur un nouveau territoire.

A ceux qui savent.

Bête rousse l'Oise

Encore dans le 79

Chevrette de Sauzé Vaussais

Samedi 12 novembre. Pour limiter mes déplacements, je décide de décaler mon séjour au palis pour en partir directement et ainsi m’affranchir d’un retour maison pour repartir le lendemain. Je quitte donc mon antre à la nuit avec une blancheur naissante sur la végétation. Arrivé sur le lieu du rendez-vous nous sommes une dizaine d’archers pour rejoindre la petite cabane de chasse. Peu de carabiniers mais la présence de deux archères de notre côté.

Les consignes sont données et Vincent rappel celles spécifiques aux archers.

Nous nous dirigeons vers la première traque. Nous suivons une petite piste ou les archers sont disséminés. Je reste sur le second point de largage et essai de trouver une zone intéressante dans cette jeune futée très serrée.

Une fois en haut sur mon saddle je me vois dans l’obligation de redescendre pour faire tomber quelques branches vraiment trop gênantes.

Le temps passe et mon voisin sonne un animal blessé. Je suis aux aguets lorsque je vois quelques minutes après, un chevreuil arriver sur ma position. Il s’immobilise derrière une bouillée ne laissant dépasser que sa tête. Je n’ai pas pu identifier s’il s’agissait de l’animal sonné donc je m’abstiens de décocher sur cette zone peu recommandée.

La chevrette reprend son chemin et me passe à une douzaine de mètres traversant mes deux fenêtres de tir sans que je ne puisse l’arrêter malgré mes Minnnk.

Les chiens arrivent en donnant de la voie mais passent au large sans que je ne les vois.

Ils finissent par revenir en poussant devant un chevreuil qui se stoppe au même endroit que le premier mais cette fois prend une autre coulée pour s’immobiliser sous mon arbre. le tube a quitté le RF et l’impact est instantané. La chevrette s’écrase sur les noisetiers avant de repartir pour finalement s’effondrer à 24 mètres. La piste au sang est conséquente avec ses tirs fichants. Je sonne la mort et appel Vin’c qui me dit que, contrairement au week-end dernier je n’ai pas le droit au doublé.

De retour à la cabane, peu de prélèvement mais une belle journée avec un repas pris en commun dehors sous un soleil encore chaud.

Pour ceux qui savent.

Cavv

 

 

Avec les Chasseurs à l'Arc de la Venise Verte

Villars les bois le 05/11/2022

05H30, c’est très tôt pour un réveil mais heureusement ce n’est pas pour aller bosser.

Le rendez-vous est à 08H00 sur la place de Villars et c’est loin mais, c’est bien.

Il y a toujours un accueil chaleureux et les bois sont magnifiques.

Un café brioche attend tous les protagonistes de cette journée. Les consignes de sécurités sont rappelées aux tireurs ainsi que les consignes spécifiques concernant la protection des chiens avec les lames et du gibier à extraire si possible des meutes. Comme toujours nous ne serons pas restreints par le nombre de prélèvement. Un petit covoiturage est organisé pour le déplacement sur zone.

La ligne de la CAVV (Assoc des Deux Sevres) est de part et d’autre d’un chemin forestier ou les archers s’égrènent au passage des marquages effectués lors de reconnaissance par les responsables de la chasse.

Je trouve un petit clair avec de chaque côté un biotope un peu plus serré.

Comme toujours, il faut se presser pour trouver de bonnes coulées et un arbre bien placé ce qui prend généralement une bonne dizaine de minute.

Le saddle n’est fixé qu’à 3 mètres mais pour une battue cela suffit et il est prévue de faire une seconde traque donc l’installation d’un seul step avec son échelle de corde est privilégié.

Des chiens aboient déjà au loin et dans mon dos arrive une chevrette alors que je suis en train de farfouiller dans mon sac. Elle s’arrête à une quinzaine de mètre et repart sans me laisser le temps d’empoigner mon Mathews.

Et M…E j’ai bouffé la feuille.

Mais la main est sur la poignée lorsque derrière arrive tout aussi discrètement le chevrillard qui s’immobilisera au même endroit.

Juste le temps de pivoter autour du tronc et d’aligner la zone vitale que le tube est déjà parti. Je vois l’impact et le sang couler sur son flanc. Je procède à l’annonce avec ma corne et informe le chef de ligne que je viens de flécher. Une petite descente en rappel pour aller vérifier le tube à l’anschuss. Je pensais être un peu arrière mais les indices de sangs bien rouges sont présents dès les premiers mètres. Je pose le tube le long de l’arbre et retourne me brancher. Les minutes s’écoulent et une menée arrive sur moi. L’animal fait un crochet pour semer les chiens et fait une nouvelle boucle pour revenir sur mon poste et me passer dessous. Je pivote dos à l’arbre, arme rapidement le VXR et swing le capréolus. Le MINNNNKKK stoppera sa course sous mon arbre, ce qui m’obligera à me pencher vraiment. Le claquement est bruyant et la voie amarante est immédiate et phénoménale. L’hypodermique a fait son travail. Les chiens passeront le nez au sol en tournant autour de mon spot et poursuivront leurs chants plus loin. J’annonce de nouveau l’animal blessé et toujours le chef de ligne puis descends éteindre l’encoche lumineuse. Je suis la piste sur quelques pas jusqu’au brocard qui git dans une bouillée de houx. La meute étant passée, je laisse l’animal dans son écrin.

Vincent me demande de me limiter à ces deux prélèvements pour cette traque, je prends donc le temps de démonter le saddle et de déposer mon matériel au pied de l’arbre qui m’a procuré toutes ces émotions.

Patrick chef de ligne m’apportera une bague et le président de la chasse la seconde en fin de traque.

Quelques photos s’imposent avec toute l’équipe avant de se diriger vers la dernière traque qui sera beaucoup plus calme.

Le dépeçage des deux capréolus sera un peu plus long que l’action de décoche mais cela fait aussi partie de la chasse.

Tout le groupe se retrouvera autour d’une table pour un repas bien mérité.

Chevrillard tiré à 15 mètres pour 36 mètres de fuite. Atteinte foie poumon

Brocard tiré à 4 mètres pour 48 mètres de fuite. Atteinte cœur.

Merci à Frédo pour l’invitation et l’organisation et à Saint Hubert pour s’être trompé d’un poste………

doublé

Tir d'été à SGLP

Brocard de saint Gemme du 29 juillet 2022.

Deux jours que je suis de retour à la maison. Ce vendredi en fin d’après-midi n’ayant rien de particulier à faire, ou du moins mes compétences dans la procrastination me libèrent le temps nécessaire pour une sortie. Je prépare mon Saddle et mes steps. La veille en balade de repérage j’ai pu vérifier la présence des trois capréolus habitués du secteur avant mon départ. Xavier sur zone également me confirme que cette harde se cantonne bien sur la friche.

Les quelques kilomètres me séparant du parking 3 sont vite avalés et ne m’ont pas permis d’établir la stratégie du jours. Marchant le long du maïs je constate une densité de voie suffisamment intéressante pour ne pas les négliger. Les haies environnantes ne sont pas forcément très accueillantes pour ma plateforme. Un arbre attire tout de même mon attention. Il se trouve à l’angle du champ et de la friche, au-dessus de la bande enherbée. J’aurai un visuel sur la longueur total du maïs et sur une vingtaine de mètre le long de ma haie. Pas complètement persuadé, je continu ma prospection en vérifiant mes différents spots. Après plus d’une heure de balade sous une chaleur accablante et toujours dans l’expectative, je me résous à revenir à ma première idée. L’arbre est bien droit et permettra le tir sur les deux côtés de la haie. L’ascension se fait sans problème et l’action du sécateur pour faire trois fenêtres est rapide. Une heure s’écoule assis confortablement dans la selle, quant à l’autre extrémité du maïs un beau brocard fait son apparition. Il se rapproche doucement en viandant le long de la haie, mais fini par la traverser à une soixantaine de mètres pour rejoindre la friche. Sa coulée située à seulement quelques mètres d’un arbre que j’ai déjà équipé. Un quart d’heure plus tard, ce sont deux animaux qui sortent de ce même angle. Effrayés par je ne sais quoi, ils disparaissent dans les hautes tiges du maïs. Ne connaissant que ces trois capréolus sur ce secteur je désespère pour la fin de soirée. Mais quelques minutes plus tard, comme par enchantement un autre brocard fait son apparition toujours au fond de la bande enherbée. Il viande tranquillement et prend la même coulée que le précédent. Dépité, je presse le Buttolo et met le doute dans l’esprit du capréolus qui ressort et longe le maïs. Il rentre et ressort des deux premiers rangs tout en se rapprochant de ma position.

Encore quelques mètres et le voici en travers sous mon arbre pour rentrer dans cette friche.

Le VXR est déjà armé, le pin’s sur le point vital et le pouce sur la détente. Un petit sifflé pour stopper le broc, et le tube a quitté le RF dans le même temps que le bruit sourd de l’impact. Lors du premier bond, je distingue une tâche amarante naissante sur son flanc avant qu’il ne disparaisse derrière la haie. Malgré toute l’installation vidéo montée, je n’ai une fois de plus pas pris le temps d’allumer le caméscope. 

Le descendeur fixé sur la corde, je descends pour aller lire la flèche. Je traverse la haie et fais les premiers mètres avant de voir l’animal couché devant moi. Je fais marche arrière et commence tranquillement la désinstallation du saddle et pose le tout au pieds de l’arbre. Sûr du résultat, je repars au parking pour récupérer mon véhicule. Je refais la piste aux sangs et appose la bague sur ce beau brocard. La séance photo terminée, je vide le chevreuil sur place car la chaleur n’autorise pas la perte de temps. Le compte rendu est fait à Patrick avant de prendre le chemin du retour. La nuit est tombée et la fatigue aussi, je décide donc d’envelopper la venaison dans un sac et le dépose au frais dans le garage. La découpe se fera le lendemain matin.

Satisfait de cette belle soirée mais quand même un peu frustré d’avoir déjà signé la fin de ma quête sur ce secteur pour cette saison.

Distance de tir 9 mètres pour une distance de fuite de 27 mètres. La Rage Hypodermique a traversée les deux poumons ne laissant que quelques secondes à l’animal.

Pour ceux qui savent…..

tir d'été

 

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