18 0ctobre, et première sortie avec l’association. Mes baguages ne sont toujours pas prêts pour le départ professionnel du lendemain mais c’est une belle matinée qui s’annonce avec un ciel azur et je serais bien mieux au grand air.
A la cabane avec un café à la main les consignes sont données et chacun mémorise sur la carte la zone qui lui est donnée.
Je choisi de revenir sur la pente entre une coupe à blanc et une futaie qui la saison dernière m’avait permis de voir couler des animaux. Les arbres y sont propices à l’installation de mon tree saddle et surtout au test en situation de mon dernier procédé de grimpe.
Arrivé sur le parking je me charge de mon matériel et laisse Marc partir sur son poste.
Les premiers mètres dans le sous-bois m’interpelle quelques peu. Je n’ai jamais vue autant d’indices de présence sur cette zone. Des coulées bien marquées, des couches. Je m’immobilise et me demande si je ne devrais pas plutôt rester ici mais bien que quelques sapins soient en mesure de m’accueillir, la visibilité une fois perché sera limitée par les jeunes pousses de feuillus. Je poursuis donc ma progression pour rejoindre la zone initialement prévue. Seconde immobilisation. Perplexe car je n’ai plus face à moi un terrain dépourvu de sa végétation mais une futaie dégénérescente de trois mètres de haut en lieu et place avec formant une clôture, un enchevêtrement de branches coupées. Il me faut prendre une décision rapide car la traque doit commencer à la « Vièrge » pour pousser immédiatement sur mon secteur. Un tour d’horizon et mon attention se porte sur un sapin d’une quarantaine de centimètres de diamètre situé à mi-distance entre cette régénération et l’autre futaie dans la pente. L’ascension se fait de façon discrète et rapide. Je suis juste installé quand retenti le signal du début de traque. Pendu dans ma sellette l’arc à la main, je scrute dans la direction des voix, qui me contourne sur ma gauche, en bas, le long du ruisseau. Seule la silhouette furtive d’un des chiens attire mon regard. Je me place maintenant dos au tronc sur ma petite plateforme pour suivre la progression de la chasse. Comme souvent, en retour, deux animaux longent la coupe et se dirigent sur ma position. Ce sont une chevrette et un brocard. Après un premier arrêt pour écouter les envahisseurs, ils reprennent leur marche. Le brocard bifurque un peu pour prendre la coulée au petit trot. Déjà armé, je le siffle ce qui l’immobilise à une dizaine de mètres. Il me faudra m’y reprendre à deux fois avant d’aligner correctement ma visée et décocher. Au shoot, la chevrette s’enfonce dans la pente alors que le bocard poursuit sur sa coulée sans esquisser la moindre attitude anormale pour s’immobiliser à nouveau à une trentaine de mètres. Le temps pour moi d’être envahi par le doute. Le bruit caractéristique d’un impact à pourtant résonné sous les sapins mais ce changement de visée aurait-il pu causer un échec ? Tout a été très vite.
Non, le capréolus reprend sa course et disparait dans les feuillus mais, perché à 4 mètres je constate que la furtivité habituelle de l’animal à fait place à un déplacement chancelant et les baliveaux prient de frénésie ne laisse plus aucun doute sur la fin de son voyage.
Je donne les sonneries d’usage et prévient Jacques et Eric pour confirmer la fin du tir du chevreuil. Je descends de mon perchoir et vérifie la flèche plantée à l’anschuss. Je commence la recherche en suivant la coulée mais je ne vois pas de sang jusqu’à son premier point d’arrêt. Pour les derniers mètres les feuilles jaunies par le soleil d’été recouvrant le sol sont amarantes. Il est là stoppé dans sa fuite par les pousses de châtaigniers. Je confirme la mort au piqueux et reviens sur mes pas pour faire la piste à l’envers. En fait le brocard n’est pas resté sur la coulée comme ma mémoire visuelle l’avait gravée mais deux mètres sur la gauche ce qui ne me permettais pas de voir le trait ininterrompu de sang depuis l’anschuss.
Je remonte quelques minutes dans mon arbre pour attendre la fin de chasse.
La bague est posée et c’est le retour à la cabane pour immortaliser cette belle matinée et terminer l’action de chasse en s’occupant de la venaison.
Le tir a donc été effectué à 9 mètres pour une distance de fuite de 48 mètres.
La lame Exodus à fait son travail en traversant les deux poumons.



Merci à tous.
Cordialement Franck.