Les Récits 2020/2021

Saint Gemme la Plaine et le tir d'été

La saison d’été très particulière cette année dû au COVID ne m’a pas permis de faire beaucoup de sortie avant mon départ en mission. Dès mon retour je m’empresse de préparer mon matériel pour reprendre mon activité favorite, la grimpe. La semaine précédente, avant notre séjour en montagne avec la Team j’ai pu confirmer la présence d’animaux sortant de la réserve pour viander dans le chaume. Arrivé vers 17H00 je pause mon sac et commence à déballer le matos pour l’ascension d’un frêne dans une haie. Je suis surpris par l’arrivée rapide de quatre chevreuils m’obligeant à plonger dans le fossé heureusement encore à sec. Il se sont approchés à une vingtaine de mètres mais le souffle d’air peu favorable à anéanti cette sortie. C’est donc ce 10 octobre que la réussite m’a sourie. Patrick prévenue la veille m’informe que je ne serais pas seul ce soir sur le terrain. Je prends contact avec Eric afin de se caller, car lui aussi traine ses bottes sur ce secteur. Il restera sur la jachère.

Quant à moi, me revoici donc le long de cette même haie à la recherche d’un hôte plus prêt de la réserve. Je franchi une grosse branche de peuplier tombée très certainement par une bourrasque plus violente et stoppe au niveau d’un passage à gué sur le fossé. Quelques pieds m’indiquent que les animaux franchissent bien par ici. J’avance encore de plusieurs mètres pour trouver l’arbre qui pourra m’accueillir. Pas facile car je ne suis pas dans un bois, mais un tronc bien que pas très large conviendra pour l’occasion. Juste installé dans le saddle, l’arc en place, le caméscope sur son bras articulé, une chevrette suitée passe la haie perpendiculaire et se retrouvent dans le champ. Ils sont à 170 mètres le long de la première haie à viander tranquillment. Ils finissent par se coucher au soleil pendant prêt d’une heure. Quatre autres sortent au bout de ma position pour rejoindre les premiers et s’en suit une traversée du champ mais malheureusement toujours sur la haie parallèle. Quelques minutes plus tard ce sont un brocard et une chevrette qui rentre derrière moi à une centaine de mètres. Le brocard se bagarre avec les tiges de mais coupées. Peut-être pour impressionner l’autre mâle qui se rapproche. S’en suit quelques courses poursuite avec le brocard et une chevrette pour finalement prendre la direction de la piste derrière moi. Ayant informé Eric de la présence de ces 7 animaux dans la parcelle, il décide de changer de poste pour les intercepter au passage de tracteur le long de cette piste. Cette fois c’est lui qui est à mauvais vent et après encore de longues minutes d’observation je vois les animaux inquiets revenir sur leurs pieds. En file indienne ils courent au milieu du champ ruinant une fois de plus tout espoir de décoche. Mais pour je ne sais quelles raisons, ils bifurquent, franchissent la tranchée d’irrigation et se dirigent sur moi. Le premier de la colonne est le joli brocard qui me passe à une dizaine de mètres suivi de sa chevrette que je n’arrive pas à faire stopper. Mes appels ont plus de succès sur le troisième qui est en fait le second brocard. Il s’immobilise plein travers à la recherche de la provenance de ce son. Déjà armé, le tube a quitté sa fourchette pour frapper derrière l’humérus, ce qui lui fait reprendre sa course pour revenir sur le milieu du chaume et tomber avant d’arriver dans un couvert. Le tir effectué à 10 mètres n’aura pas dévié du point visé et la Striker G5 atteint les deux poumons ne laissant au brocard que quelques secondes pour effectuer ces 91 mètres.

Sur cette action de chasse je remercie Eric, qui spectateur de la scène a très certainement contribué à la réussite de cette sortie. Le temps de démonter le tree saddle Il me rejoint et nous nous dirigeons vers la dernière pose de ce brocard des marais. Un animal de 21 kilogrammes portant six avec une pointe usée. Je n’aurai pas vu mon 7 cette saison en espérant pouvoir lui donner rendez-vous la saison prochaine.

Cette fin de soirée c’est terminé comme il se doit avec un fond de bon whisky accompagné d’Eric pour célébrer cette réussite.

Dès son départ à la lueur de la lune et du projecteur le travail de la venaison débutera.

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Cordialement Franck.

Première battue avec l'association.

18 0ctobre, et première sortie avec l’association. Mes baguages ne sont toujours pas prêts pour le départ professionnel du lendemain mais c’est une belle matinée qui s’annonce avec un ciel azur et je serais bien mieux au grand air.

A la cabane avec un café à la main les consignes sont données et chacun mémorise sur la carte la zone qui lui est donnée.

Je choisi de revenir sur la pente entre une coupe à blanc et une futaie qui la saison dernière m’avait permis de voir couler des animaux. Les arbres y sont propices à l’installation de mon tree saddle et surtout au test en situation de mon dernier procédé de grimpe.

Arrivé sur le parking je me charge de mon matériel et laisse Marc partir sur son poste.

Les premiers mètres dans le sous-bois m’interpelle quelques peu. Je n’ai jamais vue autant d’indices de présence sur cette zone. Des coulées bien marquées, des couches. Je m’immobilise et me demande si je ne devrais pas plutôt rester ici mais bien que quelques sapins soient en mesure de m’accueillir, la visibilité une fois perché sera limitée par les jeunes pousses de feuillus. Je poursuis donc ma progression pour rejoindre la zone initialement prévue. Seconde immobilisation. Perplexe car je n’ai plus face à moi un terrain dépourvu de sa végétation mais une futaie dégénérescente de trois mètres de haut en lieu et place avec formant une clôture, un enchevêtrement de branches coupées. Il me faut prendre une décision rapide car la traque doit commencer à la « Vièrge » pour pousser immédiatement sur mon secteur. Un tour d’horizon et mon attention se porte sur un sapin d’une quarantaine de centimètres de diamètre situé à mi-distance entre cette régénération et l’autre futaie dans la pente. L’ascension se fait de façon discrète et rapide. Je suis juste installé quand retenti le signal du début de traque. Pendu dans ma sellette l’arc à la main, je scrute dans la direction des voix, qui me contourne sur ma gauche, en bas, le long du ruisseau. Seule la silhouette furtive d’un des chiens attire mon regard. Je me place maintenant dos au tronc sur ma petite plateforme pour suivre la progression de la chasse. Comme souvent, en retour, deux animaux longent la coupe et se dirigent sur ma position. Ce sont une chevrette et un brocard. Après un premier arrêt pour écouter les envahisseurs, ils reprennent leur marche. Le brocard bifurque un peu pour prendre la coulée au petit trot. Déjà armé, je le siffle ce qui l’immobilise à une dizaine de mètres. Il me faudra m’y reprendre à deux fois avant d’aligner correctement ma visée et décocher. Au shoot, la chevrette s’enfonce dans la pente alors que le bocard poursuit sur sa coulée sans esquisser la moindre attitude anormale pour s’immobiliser à nouveau à une trentaine de mètres. Le temps pour moi d’être envahi par le doute. Le bruit caractéristique d’un impact à pourtant résonné sous les sapins mais ce changement de visée aurait-il pu causer un échec ? Tout a été très vite.

Non, le capréolus reprend sa course et disparait dans les feuillus mais, perché à 4 mètres je constate que la furtivité habituelle de l’animal à fait place à un déplacement chancelant et les baliveaux prient de frénésie ne laisse plus aucun doute sur la fin de son voyage.

Je donne les sonneries d’usage et prévient Jacques et Eric pour confirmer la fin du tir du chevreuil. Je descends de mon perchoir et vérifie la flèche plantée à l’anschuss. Je commence la recherche en suivant la coulée mais je ne vois pas de sang jusqu’à son premier point d’arrêt. Pour les derniers mètres les feuilles jaunies par le soleil d’été recouvrant le sol sont amarantes. Il est là stoppé dans sa fuite par les pousses de châtaigniers. Je confirme la mort au piqueux et reviens sur mes pas pour faire la piste à l’envers. En fait le brocard n’est pas resté sur la coulée comme ma mémoire visuelle l’avait gravée mais deux mètres sur la gauche ce qui ne me permettais pas de voir le trait ininterrompu de sang depuis l’anschuss.

Je remonte quelques minutes dans mon arbre pour attendre la fin de chasse.

La bague est posée et c’est le retour à la cabane pour immortaliser cette belle matinée et terminer l’action de chasse en s’occupant de la venaison.

Le tir a donc été effectué à 9 mètres pour une distance de fuite de 48 mètres.

La lame Exodus à fait son travail en traversant les deux poumons.

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Merci à tous.

Cordialement Franck.